L’esthétique du temps dans Twin Peaks
Résumé
David Lynch présente Twin Peaks (1990- 1991) comme l’exploration d’un médium et d’un format permet- tant un rapport au temps basé sur la durée et la segmentation, exploration qui s’inscrit plus généralement dans une démarche artistique résolument multimédia. Du geste (selon lui) originel qui l’a conduit à créer un tableau mouvant et à y ajouter du son2, aux temporalités paradoxales de Lost Highway (1997), Mulholland Drive (2001) et Inland Empire (2006), la sensibilité au temps est au cœur de l’œuvre lynchéenne, qui en propose des expériences et en dessine une ré exion non nie. Ce chapitre considère le temps d’abord comme un thème, puis comme une aventure narrative et subjective, sensible et intellectuelle. Il s’agit de sonder l’esthétique du temps de Twin Peaks et de montrer comment chaque déclinaison audiovisuelle a proposé un infléchissement où le « diffèrement » a progressivement pris la main pour que notre subjectivité puisse investir l’œuvre.