Le fabuliste, le professeur de FLE et les méthodologies
Résumé
Nous nous proposons d’examiner la place tenue par les Fables de La Fontaine dans les différentes méthodologies d’enseignement-apprentissage du FLE (français langue étrangère). Pour mener cette étude, nous avons examiné une sélection représentative de méthodes de FLE destinées à des publics d’enfants, d’adolescents et d'adultes, manuels généralistes de langue, mais aussi manuels plus spécifiques consacrés à la découverte de la littérature (type anthologies). Nous avons complété cette étude par celle du Français dans le monde, revue pédagogique à destination des enseignants de FLE.
Les questions posées à partir du corpus retenu concernent la sélection des Fables présentées, leurs modalités de présence et d’exploitation. Nous avons choisi d’envisager la question d’un point de vue diachronique et de nous intéresser à la manière dont la place des Fables varie au gré des méthodologies. Pendant la période envisagée (des années 1950 à aujourd’hui), le texte littéraire a été tout d’abord « sacralisé », puis « désacralisé » (Gruca, 1993) ; depuis une quinzaine d’années, on observe un regain d’intérêt à son endroit, même si de nombreux freins subsistent. Notre étude montre que les Fables sont passées du statut de classique pour les apprenants de FLE à celui d’échantillon du patrimoine culturel français, et nous permet, chemin faisant, d’interroger la place de la littérature et la notion de patrimoine littéraire dans le domaine spécifique du FLE.