Le débat scientifique en 1713 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2016

Le débat scientifique en 1713

Résumé

Le débat scientifique en 1713 1 LES DEBATS SCIENTIFIQUES EN 1713. Il n'est pas facile de dresser un tableau des débats scientifiques parisiens en 1713, non pas en raison du nombre ou de la complexité des querelles qui agitent les savants du temps, mais plutôt parce que l'année est, à Paris, particulièrement calme. Alors que s'ouvre à Londres le procès qui doit examiner les accusations de Newton contre Leibniz à propos de la paternité du calcul différentiel, procès qu'évoquent les journaux du temps 1 , la vie scientifique parisienne est essentiellement rythmée par les travaux que mènent les savants qui composent l'Académie royale des sciences, créée par Colbert en 1666, et doté de statuts royaux depuis 1699. Or, la vie des académiciens est, en 1713, on ne peut plus sereine : dix ans plus tôt, des débats parfois violents avaient opposé l'abbé Gallois et le mathématicien Rolle à ceux qu'ils appelaient péjorativement les « infinitaires », le Marquis de l'Hôpital et Fontenelle surtout, à propos précisément de l'utilité du même calcul différentiel, mais qui avait depuis été adopté par les savants comme un outil puissant pour le développement des connaissances mathématiques. Il était loin aussi le temps (et c'était pourtant trois ans plus tôt), où l'on s'interrogeait sur l'action que pouvaient avoir les tâches du soleil, observées, à la suite de Galilée et Gassendi, par Cassini premier et régulièrement mesurées par les astronomes parisiens, sur les variations climatiques, notamment lors du grand hiver de 1709 2. Les travaux de la célèbre « enquête du régent », destinée à évaluer les ressources naturelles, notablement minérales, sur lesquelles la France pouvait compter pour restaurer son économie, ne devaient commencer que trois ans plus tard 3. Certes, en 1713, Fontenelle avait dû prononcer l'éloge de l'élève botaniste Pierre Blondin, mais rien de comparable à l'éloge du Marquis de l'Hôpital (1704), ni à ceux qu'il consacrera au père Malebranche, en 1715, à Leibniz en 1716 ou à Newton, en 1727 4. 1713 est donc une année qu'on peut légitimement présenter comme calme. Elle n'en est pas moins intéressante pour autant. L'histoire en général, et l'histoire des sciences en particulier, semble s'écrire à partir de ses arêtes, les « changements de paradigme » étudiés 1 Voir dans ce même volume l'article de Michèle Weil. 2 Voir dans ce même volume l'article de Lise Andriès. 3 Voir à ce propos C. Demeulenaere-Douyère, D.J. Sturdy (dir.), L'enquête du Régent 1716-1718. Sciences, techniques et politique dans la France pré-industrielle, Turnhout, Brepols, 2008. 4 Le secrétaire perpétuel de l'Académie Royale des Sciences faisait chaque année l'éloge des académiciens et des correspondants les plus importants lors de séances spéciales ouvertes au public pendant lesquelles était rendu hommage à ceux qui avaient consacré leur vie à l'institution royale et à l'avancement des connaissances scientifiques. Ils étaient ensuite publiés dans le volume de l'année académique concernée.
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hal-01907248 , version 1 (28-10-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01907248 , version 1

Citer

Maria-Susana Seguin. Le débat scientifique en 1713. Geneviève Artigas-Menant et Carole Dornier, avec la collaboration de Delphine Petit. Paris 1713 : l’année des Illustres françaises ., Peeters, p. 323-335., 2016. ⟨hal-01907248⟩
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