"Pour que tu saches ce que les vieilles savent". Vetule, obstetrices : la place des figures soignantes féminines chez Antonio Guaineri (v.1390-1458)
Résumé
Cette communication se propose d’étudier deux figures soignantes féminines évoquées dans le De matricibus d’Antonio Guaineri : l’obstetrix, sage-femme dotée de connaissances parfois empiriques, et la vetula, vieille femme au savoir occulte. Traditionnellement investies d’un rôle particulier dans les domaines de la sexualité, de la gynécologie et de l’obstétrique, ces femmes restent tributaires du médecin, qui soulignent leur incompétence, ou des pouvoirs maléfiques susceptibles de blesser la patiente et l’enfant qu’elle porte. Enfin, lorsqu’il est nécessaire d’exécuter des gestes gynécologiques, ces femmes deviennent indispensables. Les actions thérapeutiques explicites qu’elles accomplissent sont bien souvent ambigües, que l’obstetrix réalise des touchers vaginaux ou que la vetula administre des traitements abortifs. Parce qu’il ne peut – ou ne veut – effectuer ces gestes, le médecin devient simple spectateur, enfin de déterminer quelle place occupent ces femmes dans la sphère médicale, et quels actes thérapeutiques leurs sont réservés.