Effet préventif de l’activité physique sur l’interaction tissu adipeux – microbiote intestinal chez des souris CEABAC10 exposées à la souche AIEC LF82 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2018

Effet préventif de l’activité physique sur l’interaction tissu adipeux – microbiote intestinal chez des souris CEABAC10 exposées à la souche AIEC LF82

Lydie Combaret

Résumé

Introduction : La maladie de crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique caractérisée par une modification du microbiote intestinal ainsi qu’une expansion du tissu adipeux (TA) mésentérique. Actuellement, les traitements utilisés dans la MC ne sont malheureusement pas curatifs, ont de nombreux effets secondaires et un coût prohibitif. Dans ce contexte l’activité physique (AP) pourrait être une thérapie alternative ou complémentaire, attractive et innovante via ses propriétés anti-inflammatoires, sa capacité à diminuer efficacement le TA et à moduler favorablement le microbiote intestinal. Dans ce contexte, l’objectif de cette étude était d'analyser l’impact de l’AP sur le microbiote intestinal et le TA d’un modèle murin mimant l’inflammation intestinale suite à une infection bactérienne. Matériels et Méthodes : Trente-six souris CEABAC10 mâles ont été réparties en deux groupes : l’un bénéficiant d’une roue d’activité spontanée (ROUE) et l’autre sans roue (groupe contrôle =CONT). Ces deux groupes ont été soumis à un régime « high fat/high sugar » (HF/HS) durant 12 semaines. La distance parcourue et la vitesse ont été enregistrées. La composition corporelle des animaux a été évaluée par échoMRI. Des mesures de glycémie, d’insulinémie à jeun ainsi qu’un test de tolérance au glucose ont été réalisés pour évaluer l'équilibre glycémique. A la fin des 12 semaines, les souris ont été infectées par la souche AIEC LF82, puis sacrifiées 10 jours plus tard. L’état inflammatoire a été évalué par le dosage ELISA de la lipocaline fécale et des cytokines (IL-6 et KC) au niveau adipeux et colique. La composition du microbiote intestinal associé au tissu intestinal a été analysée par séquençage de l’ADN 16S par Illumina MiSeq. Résultats : Sur les 12 semaines, le groupe ROUE a parcouru en moyenne 3,6 ± 0,4 km par jour à une vitesse moyenne de 8,5 ± 0,7 m.min-1. Le poids des animaux du groupe ROUE était plus faible de la 7ème à la 12ème semaine. La prise de masse grasse (MG) totale (en g et %) à 12 semaines était moindre dans le groupe ROUE par rapport au groupe CONT. Une corrélation négative a été mise en évidence entre la MG totale et la distance parcourue (r=-0,5 ; p 0,05). Avant l’infection, l’inflammation intestinale et l’équilibre glycémique n’étaient pas impactés par l’AP. Toutefois, la distance parcourue ou la vitesse moyenne étaient associées à une glycémie à jeun plus faible et à une meilleure tolérance au glucose (p<0,05). Suite à l’infection la variation de poids des animaux n’était pas différente entre les deux groupes. Cependant, plus les souris du groupe ROUE ont couru vite, moins la perte de poids était élevée durant toute la période de l’infection (r=0,5 ; p 0,05). Au sacrifice, la quantité de TA mésentérique était plus faible dans le groupe ROUE, et une corrélation négative a été mise en évidence entre le TA mésentérique et la distance parcourue (r=-0,6 ; p 0,05). Concernant l’analyse du microbiote, l’ -diversité (richesse) n’était pas modifiée par l’intervention contrairement à la β-diversité. Le régime HF/HS suivi de l’infection entraine dans le groupe CONT une diminution de genres bénéfiques et anti-inflammatoires (Bifidobacterium et Lactobacillus) tandis que l’AP favorise des genres associés à la minceur (Oscillospira) et producteurs d’acides gras à chaînes courtes (Ruminococcus). Conclusion : L’AP spontanée entraîne une modification de la composition du microbiote intestinal des souris CEABAC10 en réponse à un régime HF/HS et à une infection bactérienne. Cette modification pourrait être liée à la diminution de la MG totale, mais surtout à la réduction du TA mésentérique qui caractérise la MC. La distance parcourue et/ou la vitesse moyenne sont associées à une diminution du TA ainsi qu’à un meilleur équilibre glycémique renforçant ainsi les bénéfices de l’AP. Ces résultats permettent d’envisager la mise en place de protocoles cliniques à visée thérapeutique chez des patients atteints de MC et d’en valider ainsi les effets chez l’Homme à court, moyen et long termes. La préconisation d’une activité physique ciblée et contrôlée pourrait alors être envisagée chez des patients atteints de MC en vue d’améliorer de façon substantielle leur qualité de vie.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01807566 , version 1 (04-06-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01807566 , version 1
  • PRODINRA : 430572

Citer

F. Maillard, E. Vazeille, P. Sauvanet, P Sirvent, R. Bonnet, et al.. Effet préventif de l’activité physique sur l’interaction tissu adipeux – microbiote intestinal chez des souris CEABAC10 exposées à la souche AIEC LF82. JFHOD 2018, Journées Francophones d’Hépato-Gastroentérologie et d’Oncologie Digestive, Mar 2018, Paris, France. 2018. ⟨hal-01807566⟩
164 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More