« Proust et Boylesve : enfances entre deux siècles »
Résumé
Le majeur et le mineur. Cette hiérarchie n'est pas un anachronisme. Elle forme l'arrière-plan sur le fond duquel s'écrit la correspondance entre Boylesve et Proust, malgré politesses et déclarations d'amitié. La liberté que l'écrivain s'accorde est, Boylesve le reconnaît, le propre de l'écrivain majeur. C'est pourquoi, en Proust, Boylesve découvre un écrivain appelé à devenir pour ses confrères une pierre de touche, le véritable étalon du génie, celui qui s'autorise tout. Les accomplissements littéraires de La Recherche renvoient ainsi les autres oeuvres à leurs propres limites, c'est-à-dire, in fine, à celles de leurs auteurs. Quant à Boylesve, Proust l'exécute ainsi : c'est «quelqu'un de très doué à qui il manque beaucoup» déclare-t-il à la princesse de Caraman-Chimay, dans une lettre datée du 20 juillet 1907. Récits d'enfance où l'écrivain a mis beaucoup de lui-même, La Becquée et L'Enfant à la balustrade (1901 et 1903) sont les oeuvres de Boylesve que Proust préfère. Comme «Combray», ce sont des romans à la première personne non autobiographiques. Entre ces récits et «Combray», on trouve bien des parentés. Mais n'est-ce pas les différences qu'il importe surtout de relever ? À quoi tiennent-elles ?
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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