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Chapitre D'ouvrage Année : 2017

Leibniz et la connaissance du vivant

Résumé

L’œuvre de Leibniz est parsemée d’images d’étangs pleins de poissons, de jardins pleins de plantes, de vers à soie ensevelis et de mouches ressuscitées . Leibniz repère des êtres vivants dans la moindre partie de la matière et construit une philosophie où la vie semble tenir une large place. Tout cela a conduit à le voir comme un penseur baroque, vitaliste et précurseur de la biologie à naître . Il est vrai que Leibniz s’est constamment intéressé à ce que nous regroupons sous le label de « sciences de la vie » mais qui ne portait alors pas ce nom, à savoir l’anatomie, l’entomologie, la botanique et, plus généralement, toutes les observations relevant de l’histoire naturelle. Des manuscrits montrent qu’il a essayé de construire sa propre physiologie et l’on sait que certains naturalistes ont joué un rôle clé dans le développement de sa pensée. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, Leibniz n’a rien d’un vitaliste. Quand il écrit « la nature est pleine de vie » , il ne désigne pas par vie les phénomènes aujourd’hui associés à ce mot. Quand il note « il y a de l’organisme partout », il n’insinue pas que chaque parcelle de matière soit en elle-même un corps vivant. Quand il reproche aux Cartésiens d’avoir été trop loin en réduisant les animaux à des machines, il considère pourtant que les corps animés fonctionnent bel et bien comme des machines. S’il est facile de parodier l’opposition entre la théorie cartésienne de l’animal-machine d’un côté et le système leibnizien des monades de l’autre, les choses sont de toute évidence plus nuancées. Pour les clarifier, nous montrerons la fonction du recours à l’expérience chez Leibniz : les observations anatomiques et microscopiques étayent des thèses qui ne portent justement pas sur les phénomènes physiques. L’extrapolation au-delà des faits d’expérience est surtout conduite par deux principes, celui d’uniformité de la nature et celui de continuité. Une fois cette extrapolation comprise, nous pourrons appréhender la double dimension des concepts de vie et d’organisme, irréductibles à l’histoire naturelle et pourtant alimentés par elle.
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  • HAL Id : hal-01668435 , version 1

Citer

Raphaële Andrault. Leibniz et la connaissance du vivant. dir. Mogens Laerke, Christian Leduc, David Rabouin. Leibniz. Lectures et commentaires, Vrin, p. 171-190, 2017, 978-2-7116-2796-7. ⟨hal-01668435⟩
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