La danse selon Ye Qianyu, peintre du vingtième siècle : de l'Inde à la Chine - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2017

La danse selon Ye Qianyu, peintre du vingtième siècle : de l'Inde à la Chine

Résumé

Le peintre chinois Ye Qianyu 葉淺予 (1907-1995), connu dans les années 1930 pour ses caricatures et ses bandes dessinées, se tourne vers la peinture de style traditionnel guohua à partir des années 1940, après une rencontre décisive avec Zhang Daqian. Son mariage avec une ballerine et un voyage en Inde en 1945 l’ouvrent à l’univers de la danse. Dès lors, il ne cessera de représenter des danseuses dans une peinture qui réinvente la peinture traditionnelle à l’encre en y intégrant une influence occidentale évidente ainsi que certaines résonances des fresques de Dunhuang. Nous proposons ici une analyse de son œuvre prolifique de peintre de danseuses, de la manière dont il cherche à rendre le mouvement et l’énergie de ses figures, en nous fondant également sur ses écrits. Mais que révèle, au fond, cette fascination pour la danse ?
La représentation du mouvement a toujours constitué un défi pour les artistes. Elle est une sorte d'oxymore, puisque la peinture, par nature statique, se fixe ici pour objectif la saisie du mouvement ou du geste. Le peintre chinois Ye Qianyu 葉淺予 (1907-1995), connu dans les années 1930 pour ses caricatures et ses bandes dessinées, a été séduit à partir des années 1940 par la danse, dynamique dans son essence et qui apparaît le seul art naturel, avec le chant, comme le souligne André Leroi-Gourhan, car ne séparant pas le corps, le geste, l'outil, la matière et le produit 1. Dès lors, Ye n'a plus cessé de peindre des danseuses dans une peinture de style traditionnel réinventé. Si le thème de la danse a été abordé depuis longtemps en Chine-comme en témoignent les fresques du sanctuaire bouddhique de Dunhuang ou une oeuvre telle 韓熙載夜宴圖 Han Xizai Yeyan tu (Le Banquet nocturne de Han Xizai), datant des Cinq Dynasties (Musée du Palais, Pékin)-la constance avec laquelle Ye Qianyu s'y consacre semble inédite. Il s'est exprimé sur les techniques picturales visant à mieux exprimer les mouvements dansés. Après avoir évoqué le contexte de création, nous nous demanderons, en nous fondant à la fois sur ses oeuvres et ses écrits, comment il cherche à rendre le mouvement et l'énergie de ses figures, avant de tenter de déterminer la signification que revêt pour lui ce thème pictural. L'irrésistible attrait de la danse Autodidacte, Ye Qianyu s'est fait connaître dans un premier temps par ses caricatures et ses bandes dessinées qui lui ont permis de développer sa faculté d'observation et son sens du croquis, ce que lui-même reconnaîtra par la suite. Après avoir suivi quelques cours en auditeur libre à l'université de Fujian, il se rend à Shanghai, où il devient vendeur dans un magasin de 1 Cité par Michel Guérin, Philosophie du geste, Arles, Actes Sud, 2011, p. 115.
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Citer

Marie Laureillard. La danse selon Ye Qianyu, peintre du vingtième siècle : de l'Inde à la Chine. Véronique Alexandre Journeau et Christine Vial Kayser. Penser l’art du geste : en résonance entre les arts et les cultures, L'Harmattan, pp.95-110, 2017, L'Univers esthétique, 978-2-343-12714-9. ⟨hal-01599144⟩
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