Les bonnes pratiques de l’innovation sociale et technologique dans et autour de l’ESS : l’exemple du programme de recherche ISTESS
Résumé
Good practices for social and technological innovation within and around social economy: the example of the social and technological innovation within the social economy program (STISE)
The French law of 31 July 2014 provided recognition of the social economy and defined a legal framework. To the historic players of the social economy such as non-profit organizations, mutual benefit groups, and foundations are added enterprises which follow a social utility goal (social business) applying social economy principles.
Until now, social and technological innovations have been distinctly studied and even mutually opposed (European Commission, 2010 ; Durance et Mousli, 2010 ; Dandurand, 2005, vol. 115, n°3, p. 377) when these two scientific disciplines should be more related for the first time. The social and technological innovations within the social economy program (STISE) combine for the first time these two scientific approaches in order to develop innovations.
Indeed, innovations are many in social economy but they are not enhanced or poorly large outspread on a large scale. Conversely, technological innovations follow a well-defined process to achieve or sustain profitability. From these observations, STISE program’s researchers have developed the hypothesis that technological innovations could be even more efficient if some social economy functioning was considered.
In the same way innovations in social economy would gain organizing their innovation process so as to get strengthened and spread out. So, the program aims to link different economic sectors to promote mutual knowledge and identify the obstacles and good practices in an innovation process and to examine mutual reliance or the lack of links between the players involved into the program.
Based on the experience of the action-research of STISE program, the first part introduces the players involvement in the research program, with on one hand the scientific cross-disciplinary and on the other hand the diversity of field workers. The second part presents the results from debates and discussions between researchers and field workers to improve innovation within and around social economy enterprises.
La loi française du 31 juillet 2014 offre une reconnaissance à l’Economie sociale et solidaire et définit pour la première fois son périmètre. Aux acteurs historiques de l’économie sociale, à savoir les associations, les mutuelles, les coopératives et les fondations sont associées les sociétés commerciales qui poursuivent un objectif d’utilité sociale (l’entrepreneuriat social), et qui font le choix d’appliquer les principes de l’économie sociale et solidaire.
L’innovation sociale et l’innovation technologiques, deux disciplines étudiées de façon distincte et parfois même opposées jusque-là (Commission Européenne, 2010 ; Conseil de la science et de la technologie, 2000 ; Durance et Mousli, 2010 ; Dandurand, 2005, vol. 115, n°3, p. 377) nécessitent alors d’être rapprochées. Le projet ISTESS (Innovation Sociale et Technologique dans l’Economie Sociale et Solidaire), possède l’originalité de croiser ces deux approches de l’innovation dans le but d’en favoriser le développement dans et autour des structures de l’ESS.
En effet, les innovations dans l’économie sociale et solidaire sont nombreuses mais peu valorisées et peu déployées à grande échelle. Les innovations technologiques, à l’inverse, suivent un processus bien cadré qui leur permettent d’être rentables. À partir de ces constats, les chercheurs du projet ISTESS ont posé comme hypothèses que les innovations technologiques pourraient être encore plus performantes si elles prenaient en compte certains fonctionnements de l’économie sociale et solidaire.
De même que les innovations dans l’économie sociale et solidaire gagneraient à se structurer pour être confortées et répandues au-delà du cercle des initiés. Le projet consiste donc à mettre en lien différents milieux, afin de favoriser l’interconnaissance et dégager les freins, comme les bonnes pratiques, dans un processus d’innovation et d’interroger l’interdépendance et/ou le manque de passerelles entre les acteurs impliqués.
À partir de l’expérience de la recherche-action du programme ISTESS, une première partie abordera la question de l’implication des différents partenaires, avec la pluridisciplinarité scientifique d’une part et la diversité des acteurs de terrain d’autre part. Une seconde partie présentera les propositions ayant émergées des différents temps de travail, entre les chercheurs et les acteurs de terrains, pour impulser l’innovation dans et autour des structures de l’ESS.