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Communication Dans Un Congrès Année : 2017

Fréquence intrinsèque vocalique chez les chanteurs et dysphoniques: analyse acoustique, contextes phonétiques et modalités

Résumé

Les écarts de fréquence intrinsèque (FI) vocalique (Sapir, 1989), déterminant notamment que /i/ et /u/ ont une fréquence fondamentale (F0) plus élevée que d'autres voyelles, sont universels (Whalen et Levitt, 1995) et présents dans le chant (Fowler et Brown, 1997). FI est influencée par le contexte phonétique (supérieure lorsque les consonnes adjacentes sont sourdes, House et Fairbanks, 1953). Quels sont les écarts de FI mesurés chez des sujets dysphoniques, normophoniques et chanteurs français, pour plusieurs modalités et contextes phonétiques ? 9 voyelles (/a, i, u, o, e, ε, ɑ̃ , ɔ̃ , ɛ̃ /) de trois populations féminines françaises (18-35 ans : 10 chanteuses, 10 normophoniques, 7 dysphoniques dysfonctionnelles sans rééducation) ont été répétées trois fois en parole, déclamation et chant, isolées, dans des syllabes CVC (Hoole et Kroos, 1998) aux contextes consonantiques variés (entre /m, n, ɲ, d, t, p, g, ʃ/). Pour chaque sujet et chaque modalité, la moyenne des F0 des trois émissions de chaque voyelle prononcée dans un même contexte a été calculée, ainsi que la comparaison de chacune des voyelles à la moyenne de toutes les voyelles des huit contextes consonantiques au sein d'une modalité. Les résultats montrent que : i) /u, i/ sont de F0 plus élevée et /a, ε, ɑ̃ , ɛ̃ / de F0 plus grave (exceptée /a/ pour les dysphoniques en parole, et pour les normophoniques en déclamation) que celle des autres voyelles pour toutes les populations en parole et déclamation; ii) les écarts de FI sont réduits pour les chanteuses et le chant (chanteuses: étendue maximale en chant : 7Hz ; déclamation : 36Hz ; parole : 29Hz), et augmentés pour les dysphoniques (étendue maximale en chant : 9Hz ; déclamation : 38Hz; parole : 32Hz) ; iii) /ʃ, p, t/ favorisent des FI plus élevées ; /m, n, d/ des FI plus graves (t indépendant (52)=2; p=5,84-5 pour les dysphoniques ; t(52)=2 ; p=2,52-12 : chanteurs ; t(52)=2 ; p=1,39-12 : normophoniques). Les résultats sont plus variables pour la déclamation ; le contexte consonantique a peu d'effet sur leurs voyelles pour les chanteuses. Nos résultats confirment les données de la littérature : FI des consonnes sourdes plus élevées que celle des consonnes voisées (House et Fairbanks, 1953) ; moins d'écarts de FI des voyelles chantées que leurs équivalentes parlées (Fowler et Brown, 1997). Guimarã es et Abberton (2005) ont étudié la F0 chez 52 dysphoniques (19 à 67 ans pour les femmes) et 57 normophoniques (18 à 52 ans, femmes) portugais pour /a, i, u/, un passage lu et un extrait de conversation : /i/ et /u/ ont une F0 plus élevée pour tous (moyennes(écart-type) : femmes : 213(41)Hz pour /i/ des dysphoniques et 221(37)Hz pour les normophoniques ; 214(44)Hz pour /u/ des dysphoniques et 225(37)Hz pour les normophoniques, et 200(37)Hz pour /a/ des dysphoniques, contre 210(33)Hz pour les contrôles, avec un écart de 13Hz entre /i/ et /a/ des dysphoniques, et 11Hz pour les normophoniques. Ces premiers résultats affineront le choix d'un matériel phonétique parlé ou chanté adapté à la dysphonie.

Domaines

Linguistique
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01566247 , version 1 (20-07-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01566247 , version 1

Citer

Claire Pillot-Loiseau, Filippi Anne-Claire, Georges Solenne. Fréquence intrinsèque vocalique chez les chanteurs et dysphoniques: analyse acoustique, contextes phonétiques et modalités. 7èmes journées de phonétique clinique, Laboratoire de Phonétique et Phonologie et Hôpital Européen G. Pompidou, Jun 2017, Paris, France. ⟨hal-01566247⟩
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