« Penser c’est calculer » : éléments pour une préhistoire de l’informatique
Résumé
Dans son article de 1936, sur la calculabilité, au moment où il introduit la description de ses machines, Turing mobilise deux idées qu’il ne discute pas et qui semblent aller de soi : (1) la pensée est quelque chose comme un calcul, (2) ce calcul peut être implémenté par une machine ou un automate particulier. Cette intervention se propose de revenir aux sources de ces deux évidences, qui sont en un certain sens fondatrices pour le domaine de l’informatique. Comment apparaissent-elles dans l’histoire de la pensée ? Quelles sont leurs implications, mais aussi quelles thèses concurrentes sont éliminées ? Il s’agit ainsi de revenir sur un événement de l’histoire intellectuelle : à partir de quand et pourquoi on s’est mis à dire que « penser c’est calculer » et que ce calcul est affaire d’automates ? L'intervention propose une analyse de l'émergence de la revendication d'une pensée-calcul chez Hobbes et Leibniz.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)