La parole spontanée chez les locuteurs dysarthriques: organisation temporelle et débit de parole - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

La parole spontanée chez les locuteurs dysarthriques: organisation temporelle et débit de parole

Résumé

Les aspects temporels jouent un rôle important dans l'intelligibilité de la parole. Pour des locuteurs dysarthriques, les contraintes motrices dues à la pathologie entraînent une réorganisation des paramètres temporels de la parole pouvant affecter son intelligibilité [1,2]. De plus, la dysarthrie est composée de pathologies variées. Cette diversité peut induire des patterns temporels très hétérogènes et rendre la distinction entre parole normale et pathologique floue. Dans cette étude, nous avons cherché à comparer les caractéristiques temporelles de l'énoncé dans la production de la parole spontanée chez des locuteurs dysarthriques et sains. Deux populations dysarthriques et un groupe de locuteurs sains ont été comparées, soit trois groupes différents : 12 locuteurs atteints de Sclérose Latérale (SLA), 8 patients parkinsoniens (PAR) et 8 locuteurs sains (SN). La moyenne d'âge est comparable entre les groupes (66 à 69 ans). La tâche de production est une tâche de production spontanée dans le cadre d'une interview. Les locuteurs dysarthriques ont été évalués sur une échelle de sévérité allant de 0 (normal) à 3 (très sévère). La sévérité moyenne est de 0.99 pour les PAR et de 2.02 pour les SLA. Les corpus enregistrés ont été transcrits, puis alignés automatiquement et enfin corrigés par un expert. Quatre types de mesure ont été retenus pour cette étude: 1- La durée des unités inter-pausales (séquences langagières séparées par des pauses supérieures à 250ms) 2- La durée des mots 3- Le nombre de syllabes par seconde 4- Le nombre de mots par IPU Concernant les deux premières mesures (durées), un test par modèle mixte a été effectué. Pour les deux autres mesures une ANOVA à trois niveaux (PAR, SAL, SN) a été menée. Les résultats montrent des différences entre les populations, mais toutes les mesures ne permettent pas de distinguer les locuteurs sains des locuteurs dysarthriques. La différence la plus nette entre les populations sains et dysarthriques est le nombre de mots produits à l'intérieur des IPU (SN: 10, PAR: 6, SLA: 6.5). De plus, chaque groupe est caractérisé par des patterns temporels bien distincts. Les SLA se distinguent nettement des deux autres groupes par leur débit très lent (nombre de syllabes par seconde : SLA : 3.5, SN : 4.7, PAR : 5.3). Alors que les PAR se distinguent des deux autres groupes par des IPU plus courts (i.e PAR : 1.4, SLA : 2.5, SN : 2.8). En conclusion, la caractéristique majeure des locuteurs sains par rapports aux locuteurs dysarthriques est leur capacité à produire un grand nombre de mots au sein d'une séquence de parole. Pour les locuteurs dysarthriques, l'organisation temporelle de la parole est telle que chez les PAR, le débit est rapide et les IPU plus courts et, chez les SLA, le débit est très lent dans des IPU de taille comparable à celles des locuteurs sains. Cette étude met en évidence une organisation temporelle spécifique à chaque groupe, permettant à la fois de distinguer la parole dysarthrique de la parole saine, mais aussi, de spécifier les caractéristiques très différentes des deux populations pathologiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01498886 , version 1 (30-03-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01498886 , version 1

Citer

Laurianne Georgeton, Christine Meunier. La parole spontanée chez les locuteurs dysarthriques: organisation temporelle et débit de parole. Journées de Phonétique Clinique 6, Jun 2015, Montpellier, France. non paginé. ⟨hal-01498886⟩
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