Contact des langues et contraintes de la description : réflexions épistémologiques sur les ‘limites’, à partir du songhay septentrional
Résumé
Dans la mesure où je retiens que la perception, la description et l’analyse des phénomènes est partiellement contrainte par son histoire, j’introduirai le thème par quelques considérations historiques en mettant en regard deux notions apparemment voisines, mais cependant incommensurables l’une à l’autre : celle de ‘contact’ et celle de ‘mélange’ ; angle d’attaque qui aura l’intérêt d’approcher le questionnement sur les « limites » dans notre saisie des phénomènes et la « relative relativité » de nos interprétations et des représentations que nous en dérivons.
Dans un second temps, je m’appuierai sur le cas du songhay septentrional qui montre une situation de contact ayant conduit à un mélange de langues ; je m’intéresserai tout particulièrement aux constructions épistémiques que présuppose sa saisie. Finalement, mon propos sera de prendre quelque distance afin d’apprécier comment, face à la réalité multiple, diversifiée et potentiellement composite, nous élaborons des représentations homogénéisantes conjoncturellement et historiquement prédéterminées pour l’appréhender et la subsumer.