Peut-on parler d’idéologie « séparatiste » au Mexique ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Nuevo mundo Mundos Nuevos Année : 2013

Peut-on parler d’idéologie « séparatiste » au Mexique ?

Résumé

In Mexico, the difference between indígena (Indian) and mestizo (other citizens = non-Indian) is set as a priori. It is not just rhetoric, but a separation which occupies a central place in the arrangement of Mexican society and its image. In this article we assume that this separation scheme is based on a separatist ideology carried by the holders of power (political, administrative, religious or scientific) in both the majority and minority. Such an ideology assumes the existence of two groups of people distinguished by various criteria (political, legal, cultural or educational) combined in systems that change over time and across regions. With the case of Mixtec migrants in Tijuana, we show that this separatist ideology continues while the material conditions of separation disappear. From local to national, in all its representations, Mexican society is thought and seen through the prism of separatism, including the methodological separatism of social scientists. It is also organized by separatist policy, inspired by the knowledge holders (religious or scholars) to "improve" the conditions of minorities.
Au Mexique, la différence entre indígenas (indiens) et mestizos (« métis » = non-indiens) est posée comme un a priori. Il ne s’agit pas seulement de rhétorique, mais d’une séparation concrète, qui occupe une place centrale dans l’agencement de la société mexicaine et dans son image. Dans cet article on postule que ce schème de séparation repose sur une idéologie séparatiste portée par les détenteurs d’un pouvoir (administratif, politique, religieux ou scientifique) tant du côté majoritaire que minoritaire. Celle-ci suppose l’existence de deux groupes de citoyens distingués selon des critères divers (politiques, juridiques, culturels ou éducatifs) combinés dans des systèmes qui changent au cours du temps et selon les régions. A partir du cas des migrants originaires de la région mixtèque établis à Tijuana, on montre que cette idéologie séparatiste se perpétue, et même s’affirme, alors que les conditions matérielles de la séparation disparaissent. Du local au national, dans ses représentations populaires ou savantes, la société mexicaine est vue et pensée à travers le prisme du séparatisme, y compirs le « séparatisme méthodologique » des sciences sociales. Elle est aussi organisée par des politiques publiques séparatistes, inspirées par les détenteurs du savoir (religieux, chercheurs) avec l’objectif « d’améliorer » les conditions des minoritaires.

Dates et versions

hal-01343792 , version 1 (10-07-2016)

Identifiants

Citer

Françoise Lestage. Peut-on parler d’idéologie « séparatiste » au Mexique ? : A propos de la persistance des catégories indien/non indien en contexte migratoire. Nuevo mundo Mundos Nuevos, 2013, ⟨10.4000/nuevomundo.65735⟩. ⟨hal-01343792⟩
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