Transformations urbaines, transformations des mentalités. Trois villes moyennes françaises dans la première moitié du XIXe siècle.
Résumé
En 1800, Bourges, Colmar et Laval, trois préfectures moyennes françaises (15000 habitants en 1806) présentent une structure figée, vieillissante, héritée des siècles passés. Elles étouffent dans leurs remparts ; leurs rues sont étroites, mal pavées, sales ; des animaux y divaguent ; les places sont quasiment inexistantes et les équipements sommaires. Le maire et son conseil ayant en charge la voirie et les équipements sont peu formés à l'exercice de leur fonction. Entre des particuliers réticents au changement et un État trop soucieux de ses propres intérêts, ils peinent à trouver leur place et à engager des travaux d'amélioration.
En 1850, les trois mêmes préfectures s'enorgueillissent de leur modernité. Elles sont ouvertes sur la campagne, présentent un espace urbain propre, bien pavé, aligné, ponctué de places, de quais, de promenades sur lesquelles on trouve un nouveau théâtre, une nouvelle mairie, un débarcadère... Les premiers trottoirs ont fait leur apparition ainsi que l'éclairage au gaz et les premières boutiques à vitrine. Leurs édiles sont maintenant des hommes entreprenants, rompus à l'exercice du pouvoir, qui n'hésitent pas à s'opposer à l’État ou aux propriétaires privés dans la réalisation de leurs projets.
Si dans les provinces françaises, l'âge d'or d'une bourgeoisie urbaine avide de nouveauté est toujours associé au Second Empire et au début de la Troisième République, la transformation radicale des trois villes étudiées atteste de l'importance de la première moitié du XIXe siècle dans l'apparition d'un nouveau mode de vie. Pourquoi et comment ces villes moyennes se sont-elles transformées ? C'est ce que nous avons exposé lors de ce colloque.