LES « PRIMAIRES » : UN OUTIL D'UNIFICATION PARTISANE ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2015

LES « PRIMAIRES » : UN OUTIL D'UNIFICATION PARTISANE ?

Résumé

Importées des États-Unis et désormais largement diffusées en Europe, les pri-maires sont censées résoudre une double crise : celle de la représentation et celle de la « démobilisation politique » (1). Offrant aux adhérents des partis politiques (primaires fermées), à un groupe élargi aux sympathisants (pri-maires semi-ouvertes) ou encore à l'ensemble des citoyens (primaires ou-vertes) l'opportunité de choisir directement leur candidat à une élection, elles permettraient de dépasser les logiques d'« appareil » et de revitaliser la dé-mocratie. Une comparaison des primaires organisées ces dernières années permet pourtant de relativiser leurs effets. Accentuant la force des logiques mé-diatiques sur la sélection des candidats et offrant un cadre renouvelé aux luttes intra partisanes pour le leadership, elles ont surtout dépossédé les militants de leurs prérogatives en matière de sélection du personnel politique et renforcé la personnalisation de la vie politique (2). Au-delà des discours, les plus récentes 09 TEPSIS PAPERS Novembre 2015 2 TEPSIS PAPER 09 / NOVEMBRE 2015 Laboratoire d'Excellence TEPSIS, 190-198 av. de France, 75013 Paris, http://tepsis.hypotheses.org analyses invitent ainsi à insister, tout autant que sur la pluralité des formes de primaires, sur le caractère à la fois conjoncturel et stratégique de leur usage. Dans ce contexte, Europe écologie-Les Verts (EELV) offre un terrain de choix pour interroger ce mode de sélection des candidats, et cela à deux titres au moins. Tout d'abord, soucieux d'apparaître comme un parti d'avant-garde, EELV rev-endique un usage ancien et méthodique de la primaire. Les écologistes l'ont en effet testé sous toutes ses formes, aux exceptions notables de la primaire ou-verte trop coûteuse pour ce parti et de la primaire « de la gauche » qui se profile pour 2017. Une analyse détaillée de chaque primaire verte permet ainsi de comprendre ce que la légitimation (extra)partisane des candidats doit aux configurations politiques, aux délimitations du corps électoral et aux modalités du vote. Ensuite, n'ayant aucune chance de remporter l'élection présidentielle, EELV ne cherche pas à sélectionner avec cette méthode le plus présidentiable d'entre ses membres. Les enjeux résident ici, d'une part, dans le choix d'un candidat capable de médiatiser l'écologie auprès du grand public et des électeurs qui, bien que sensibles à la cause écologiste, ne votent pas nécessairement pour le parti vert, et d'autre part, dans le fait de revendiquer, à l'occasion des candidatures prési-dentielles, le monopole de la représentation de l'écologie dans le champ politique. Le candidat EELV doit en effet pouvoir, à ces occasions, rassembler autour de lui le « peuple de l'écologie » et donner à voir, au moins le temps de la campagne, une unité de l'écologie politique d'autant plus mythifiée qu'elle n'a jamais existé.
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hal-01265494 , version 1 (01-02-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01265494 , version 1

Citer

Vanessa Jérome. LES « PRIMAIRES » : UN OUTIL D'UNIFICATION PARTISANE ? : RÉFLEXIONS À PARTIR DU CAS D'EUROPE ÉCOLOGIE-LES VERTS. 2015. ⟨hal-01265494⟩
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