“Au nom des vivants”, de Léon Mazroukho : une rencontre entre discours officiel et hommage personnel - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2012

“Au nom des vivants”, de Léon Mazroukho : une rencontre entre discours officiel et hommage personnel

Résumé

Quoting Thomas Chopard, « Valérie Pozner, Natacha Laurent, éds., Kinojudaica », Cahiers du monde russe [Online], 53/4 | 2012, Online since 01 December 2013, Connection on 12 May 2015. URL : http://monderusse.revues.org/7752 : "La Shoah et ses représentations à l’écran constituent un segment à part de l’ouvrage. Étant donné la quasi-interdiction de représenter l’extermination des juifs soviétiques à l’écran, les films sont rares, et le travail de construction du corpus est ici précieux : sont juxtaposés l’étude des images documentaires présentées au Tribunal de Nuremberg, le seul film de fiction des années 1940 traitant directement du sujet (Les Insoumis), et un documentaire de commande sur le procès de neuf membres du Sonderkommando 10-a tenu à Krasnodar en 1963 (Au nom des vivants). Ce dernier cas, étudié par Vanessa Voisin, est l’occasion de revenir longuement sur ce silence à l’égard du génocide, instauré par la répression des rares élites yiddish après-guerre ; malgré des allusions évidentes, le film n’emploie d’ailleurs jamais le mot « juif », ce qui ne l’empêche pas d’évoquer pleinement l’expérience de guerre du Sonderkommando et des populations civiles. De la même façon, Les Insoumis de Mark Donskoj crypte en large partie l’évocation du massacre de Babij Jar, en s’appuyant sur un roman à succès dont l’action se déroule dans le Donbass. Au nom des vivants est aussi l’occasion de souligner combien ce documentaire est motivé par un contexte international modifié : le dégel, le procès Eichmann et une dénonciation d’une RFA belliciste et consumériste. L’analyse de la mise en scène du procès montre aussi combien le film s’inscrit dans la longue histoire des films de procès soviétiques, malgré un propos profondément renouvelé. Les images présentées au procès de Nuremberg présentent enfin un contrepoint important aux nombreux travaux sur les films américains sur les camps de concentration ; les films soviétiques offrent une configuration singulière, traitant ouvertement des camps d’extermination, mais laissant les témoins au second plan. L’essentiel du propos tenait, non pas dans la reconnaissance des victimes, mais dans un discours percutant de dénonciation de l’ennemi. Il faut en effet attendre Au nom des vivants pour que les témoins soient directement mis en scène dans leur confrontation aux bourreaux."
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01262121 , version 1 (26-01-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01262121 , version 1

Citer

Vanessa Voisin. “Au nom des vivants”, de Léon Mazroukho : une rencontre entre discours officiel et hommage personnel. V. Pozner, N. Laurent (dir.), Kinojudaica. Les représentations des Juifs dans le cinéma russe et soviétique, Nouveau monde Editions, pp.365-407, 2012. ⟨hal-01262121⟩
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