(Des)amour(s) de venir avec l'extraordinaire...
Résumé
This study shows that venir, frequently overseen by linguists as a 'extraordinary' auxiliary, is perfectly able to contribute to that semantic interpretation. Its use is more restricted than aller's - 90/500 occurrences in our corpus so less than 20%. This is due on the one hand to constraints imposed by its deicticity, and on the other hand to the greater suitability of aller that can, on the basis of a movement away from the deictic centre it sometimes expresses in discourse, reinforce an "extraordinary" interpretation in a deictic context. However, by a twist of linguistic fate, that deicticity that has long caused the restricted contribution of venir to an "extraordinary" interpretation is driving its development in some contemporary uses as a marker of intensified "extraordinarity".
L'article fait apparaître que venir, trop souvent ignoré des linguistes en tant qu'auxiliaire de l'extraordinaire, est parfaitement à même de participer à la production de cet effet de sens. Sa réalisation en discours est moindre que celle de aller - 90 /500 occurrences du corpus, soit moins de 20%. Cela tient aux contraintes que lui imposent sa déicticité, comme aux facilités dont dispose, à l'inverse, aller. En effet, en appui sur le mouvement d'éloignement du centre déictique qu'il actualise parfois en discours, aller peut, en terrain déictique, accentuer l'extraordinaire. Toutefois, belle ironie du sort linguistique, la déicticité qui, pendant longtemps et encore aujourd'hui, a été à l'origine des limitations de la participation de venir à la production de cet effet de sens, est le moteur de son extension, qui lui permet de fonctionner comme intensification de l'extraordinaire dans certaines pratiques actuelles.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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