La plasticité de la construction de l'intersubjectivité : de sa canonicité à des modes plus hybrides (article consultable en ligne (http://lisaa.univ-mlv.fr/arts-et-savoirs/parution-du-numero-2-les-theories-de-lenonciation-benveniste-apres-un-demi-siecle/) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Arts et Savoirs Année : 2012

La plasticité de la construction de l'intersubjectivité : de sa canonicité à des modes plus hybrides (article consultable en ligne (http://lisaa.univ-mlv.fr/arts-et-savoirs/parution-du-numero-2-les-theories-de-lenonciation-benveniste-apres-un-demi-siecle/)

Catherine Détrie
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 846128

Résumé

Pour la plupart des linguistes énonciativistes, l'appréhension de la subjectivité dans le langage s'effectue par le biais du système des pronoms personnels, et particulièrement du centrage énonciatif effectué par le je, organisateur de l'espace et du temps, et pourvoyeur de plénitude personnelle au tu, alter ego du je, et de la déicticité pour les embrayeurs, soit une analyse en continuité de celle de Benveniste. Dès ses débuts, la théorie praxématique de la personne se fonde sur une topologie du sujet, mais elle réoriente, de fait, l'approche benvenistienne de la subjectivité dans le langage -- un ego, être de parole inscrit dans l'activité d'énonciation -- dès lors qu'elle substitue au terme d'énonciation celui de coénonciation, le sujet étant constamment pris dans son interaction avec un autre. La linguistique praxématique considère que ce sujet-ego est un point d'aboutissement du système d'actualisation : la réalité s'organise autour d'un centre explicite - une ipséité affirmée, construite : J.-M. Barbéris (1998) a ainsi montré que le sujet constitué (ego) n'est que l'étape finale d'un processus de construction de la subjectivité, qui peut être saisi à diverses étapes de cette construction, pouvant être modélisées à partir de deux types de subjectivité prédominants, qu'elle a nommés respectivement en même (non-dégagement ou dégagement imparfait de la subjectivité individuelle, le sujet n'opérant pas de disjonction des points de vue, autrui étant envisagé comme un même) et en soi-même (discrétisation des pôles énonciatifs je vs tu, le sujet se posant comme repère-origine de l'ici et du maintenant, et posant autrui comme autre). Par la suite, B. Verine et moi-même avons constaté que la construction de la subjectivité devait être envisagée non seulement en termes de gradience (de la subjectivité la plus diffuse à la plus affirmée), mais qu'elle pouvait aussi se caractériser par l'hybridité, ou donner lieu à des modes de textualisation délibérement déréglés. Je m'intéresse dans ce cadre à la profondeur énonciative, aux variations de positionnement et la plasticité de l'intersubjectivité construites par les discours. Pour le montrer, je m'intéresserai à une matinale de France Inter (24.03.10) en cherchant à montrer comment se tisse la relation intersubjective entre les divers intervenants, et comment cette dernière est modifiée au fil de l'énonciation, sans m'interdire des illustrations s'appuyant sur d'autres types et genres de discours pour étayer ma thèse.
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Dates et versions

hal-00776755 , version 1 (16-01-2013)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00776755 , version 1

Citer

Catherine Détrie. La plasticité de la construction de l'intersubjectivité : de sa canonicité à des modes plus hybrides (article consultable en ligne (http://lisaa.univ-mlv.fr/arts-et-savoirs/parution-du-numero-2-les-theories-de-lenonciation-benveniste-apres-un-demi-siecle/). Arts et Savoirs, 2012, Les Théories de l'énonciation : Benveniste après un demi-siècle (2), pp.ISSN 2258-093X. ⟨hal-00776755⟩
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