Le motet au Moyen Âge (XIIIe-XIVe siècle), un jeu de raison, une mise en abîme des sens.
Résumé
Dans l'héritage d'une musicologie soucieuse d'organiser les genres et les formes en fonction de critères musicaux tels que la notation, l'écriture ou le style, le motet a fait l'objet de plusieurs classifications dont aucune n'est parvenue à rendre compte de sa nature véritable. Genre polymorphe, le motet est, de part son origine et le milieu clérical où il a été composé, un savant jeu sur le discours te le sens, un travail de raison qui est une mise en forme toujours renouvelée de savoir-faire rhétorique. L'article propose d'envisager le motet dans cette perspective, en le rapprochant des techniques universitaires de la dispute. Véritable élaboration polymorphique autour du sens et cadre typologique suffisamment souple pour être adapté à l'infini. Le sens est alors tributaire du son, de son organisation dans la trame polyphonique et, c'est cette trame musicale et intertextuelle qui, au XIVe siècle, conditionne la forme et son développement.