L'espace, le réel, l'imaginaire : a-t-on encore besoin de la géographie culturelle ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Annales de géographie Année : 2008

L'espace, le réel, l'imaginaire : a-t-on encore besoin de la géographie culturelle ?

Résumé

Focusing on geography's cultural subfield, this article analyses the consequences of dividing the discipline according to its “object”. A first part describes the context in which geography has evolved and focuses on the current uncertainties about its definition. It confirms the uncertainty diagnostic through a critical approach of the most recent definitions that aimed at giving a stable theoretical basis to the discipline. The lasting conceptual weakness of the mental/ material — subjective/objective — is seen as the major obstacle to a possible stabilization. Among other things, it continues to ascribe to “cultural geography” the realm of the subjective expressions. To thus assert a cultural quality to the geographical object is to declare that this “object” has no such quality. The second part enters the reserved realm of “cultural geography” that is: “imagination”. Using Cornelius Castoriadis' approach to society, it shows that the “real” is always the product of imaginary expressions that has become concrete through embodiment in the material environment. This principle could be at the foundation of geography as the social science of space — a “spatiology”? —, which will question any more its theoretical basis as a social science. For space is powerfully codified and symbolised to serve the constructions of our social worlds.
Cet article propose d'analyser les répercussions de la définition du sous-champ disciplinaire constituée par la « géographie culturelle » sur la définition de l'objet géographique. Une première partie s'intéresse au contexte de la discipline, à ses incertitudes toujours actuelles quant à une définition stable de son objet. Elle conforte ce diagnostic au travers d'une approche critique des définitions de l'espace faites au cours des dernières années et destinées à stabiliser le socle théorique de la géographie. La fragilité conceptuelle du couple idéel et matériel est abordée comme l'obstacle majeur de cette stabilisation. Elle est alimentée par la distribution des compétences dans des secteurs spécialisés qui attribuent à la géographie culturelle le domaine du « subjectif ». Déclarer l'existence d'un secteur « culturel » revient ainsi à déclarer l'existence d'un objet géographique qui ne le serait pas. C'est s'appuyer implicitement sur les grands clivages fondateurs des sciences sociales au premier rang desquels figurent le couple du subjectif et de l'objectif. La deuxième partie propose d'investir le domaine le plus réservé à la compétence « culturelle », celui de l'imaginaire. En s'appuyant notamment sur les écrits de C. Castoriadis, elle développe l'idée selon laquelle le réel est toujours un imaginaire parvenu à s'incarner dans la matière. Ce principe fonde la géographie comme une science sociale de l'espace — une spatiologie ? — qui devrait enfin être en mesure de ne plus douter du contenu théorique minimal qui la distingue : l'espace est puissamment codifié, symbolisé, pour servir à la construction de nos mondes sociaux.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00377034 , version 1 (20-04-2009)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00377034 , version 1

Citer

Christine Chivallon. L'espace, le réel, l'imaginaire : a-t-on encore besoin de la géographie culturelle ?. Annales de géographie, 2008, 660-661, pp.67-89. ⟨halshs-00377034⟩
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