L'argument du passé à Athènes dans les années 420 chez les Comiques et les Sophistes : témoin de l'élaboration de la tradition de la πάτριος πολιτεία ?
Résumé
À partir d'une sélection de passages de la comédie ancienne (Aristophane, Eupolis et Cratinos) et de quelques fragments des sophistes, l'article étudie les manifestations de l'argument du passé, argument de l'ancien qui prendra une place prépondérante dans les débats politiques au sein de la cité et qui culminera sous forme de propagande de la patrios politeia lors des deux révolutions oligarchiques de 411 et de 404. Il ne s'agit pas de trouver les origines de cette tradition -- la vision d'un âge d'or, d'un passé forcément meilleur que le présent, est en effet déjà présente dans le mythe des races d'Hésiode (Les Travaux et les Jours). Il s'agit plutôt de saisir la valeur de l'argument de l'ancien (du passé) au sein de chaque extrait, afin de comprendre dans quelle stratégie discursive cet argument s'inscrit, selon que l'on ait affaire à un e comédie ou à un discours judiciaire, sans négliger la dimension polémique de l'un ni la dimension rhétorique de l'autre. L'étude de ces extraits, replacés dans leur contexte historique, permettra de dégager quelques pistes sur la transformation qui s'opère, c'est-à-dire sur la métamorphose progressive de mentions éparses de l' argument de l'ancien, issu des discours anthropologiques de la littérature archaïque, en un outil de propagande politique encore diffus dans le dernier quart du Ve siècle, contribuant néanmoins à établir fermement une tradition importante dans l'imaginaire athénien du IVe siècle : celle de la patrios politeia.
Domaines
Etudes classiques
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