Du bon usage de l'anachronisme (Marie-Antoinette, Sophia Coppola et Gang of Four)

Yves Citton (1)

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'Les historiens me tomberont sans doute dessus', disait Sofia Coppola au moment où elle tournait son film Marie-Antoinette, à Versailles, au printemps 2005. Son actrice principale, Kristen Dunst, recourait quant à elle au cliché facile de l'identification entre la comédienne et son personnage pour expliciter le parti pris anti-historique de cette production américaine piétinant peu cérémonieusement les plates-bandes de l'Histoire de France: 'Marie-Antoinette est une jeune femme d'aujourd'hui, je sais exactement ce qu'elle désire.' Lors de la projection du film, à Cannes, un an plus tard, les spectateurs auxquels les costumes d'époque auraient pu donner l'impression de voir une fresque respectueuse de la 'réalité historique' se seront trouvés frappés dès les premières minutes par une musique parfaitement "déplacée", qui les aura fait taper du pied aux rythmes métallisés des années 1980, avec des groupes de new wave comme Gang of Four, The Cure, Adam and the Ants, New Order, Bow Wow Wow ou Siouxsie and the Banshees.

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Yves Citton.  Du bon usage de l'anachronisme (Marie-Antoinette, Sophia Coppola et Gang of Four). L'Écran des Lumières : Regards cinématographiques sur le xviiie siècle, SVEC, pp.231-247, 2009. ⟨hal-00848197⟩