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Pré-Publication, Document De Travail Année : 2010

Penser ensemble l'espace et le temps

Résumé

Thinking of space and time together The foundations of the time and space concepts must be discussed, not inside a thinking of substance (each of the two concepts is then defined by a series of characters of its own) but inside a thinking of relation (each concept is defined in opposition to the other). We can speak of an opposition between spatial and temporal relations, or between relative immobility and mobility relations (relations are defined between the material points, or elements, of the world). We are thus led to the movement concept to which we give a "primary" character. Space-time duality is not based on a duality of substances, but on the multiplicity of the elements of the world, and the possible sharing (based on their relative movements) of their mutual relations, between two (or more) groups. This sharing does not avoid a number of conceptual and logical difficulties and the need for a (at least provisional) stop, and the facing of situations containing some uncertainty, incompleteness, recursivity, contradiction... All such situations are already discussed about quantum mechanics and one finds them in the thinking of space and time. This approach also makes appear, within a very general abstract structure, the steps, or conditions, for thinking by relation. Two parts of applications are proposed: - first to physics; several topics may be discussed within the present approach: the identification that we can do between time and movement is not without practical consequences. It leads us to use three coordinates to construct the time parameter, not in supplement to spatial coordinates, but as three of them, and that one must add to those of the spatial points: they correspond to the coordinates of a particular point, measured in the same spatial frame, the movement of which we use to define time. This has many implications for the functioning of the formalism (writing general conservation laws in physics, Lorentz transformations, Maxwell's equations; modification of the equations of gravity ...). - second, application to culture in the large; the time paradoxes may be discussed and we propose a solution. The difficulties that arise (existence of a multiplicity of times, meaning of the past / present / future categories) are clarified by two statements: - the multiplicity of relations generates a multiplicity of times and – a single time parameter must necessarily be chosen in order to communicate but it is conventional. We conclude about the question set by the title of the paper: can we think of space and time “together”? Yes, at least provisionally, by means of the mental image that links them within the movement. Yes, only for a moment, within an ephemeral acceptation of contradiction, before a compulsory "stop." Let us remember Aristotle's Physics indeed: "we must stop." Only this stop allows us to build our knowledge, and after it, we no longer tolerate contradiction. But what we can highlight now, is the conventional, fragile, never ended nature of this stop, along an infinite transhumance, which constantly asks us to renovate our way to speak of the world. More generally, we propose to see, in any relation, a spatial aspect (the gap between the two terms of the relation) and a temporal aspect (the travel along the path that connects them).
Les fondements des concepts de temps et d'espace doivent être discutés, non dans une pensée de la substance (chacun alors est défini par une série de caractères qui lui sont propres) mais dans une pensée de la relation (chacun se définit en opposition à l'autre). Nous pouvons parler d'une opposition entre relations spatiales et relations temporelles (définies entre les éléments du monde), ou encore entre relations d'immobilité relative (sur lesquelles nous construisons l'espace) et relations de mobilité (sur lesquelles nous construisons le temps). Nous sommes ainsi renvoyés au mouvement à qui nous donnons un caractère « primaire », la dualité temps espace n'étant pas fondée sur une dualité de substances mais sur la multiplicité des éléments du monde et du possible partage, par leurs mouvements relatifs, de leurs relations en deux ou plusieurs groupes. Ce partage ne fait pas l'économie d'un certain nombre de difficultés conceptuelles ou logiques et de la nécessité d'un arrêt (au moins provisoire) devant des situations d'incertitude, incomplétude, récursivité, contradiction ; toutes ces situations sont déjà discutées par exemple à propos de la mécanique quantique et on les retrouve dans la pensée de l'espace et du temps. Cette démarche fait aussi apparaître les étapes ou conditions de la pensée de la relation, en une structure abstraite très générale. Deux parties d'application sont proposées : - à la physique tout d'abord, en évoquant quelques questions qui peuvent être relues dans la présente vision ; l'identification que nous pouvons faire entre temps et mouvement n'est pas sans conséquences concrètes. Elle nous conduit à utiliser trois coordonnées pour construire le temps, non en ajout des coordonnées spatiales, mais comme trois d'entre elles à adjoindre à celles des points de l'espace : elles correspondent à celles d'un point particulier, exprimées dans le même repère, et dont le mouvement nous sert pour définir le temps. Ceci a de multiples conséquences pour le fonctionnement du formalisme (écriture des lois générales de conservation en physique, des transformations de Lorentz, des équations de Maxwell ; reprise des équations de la gravitation...). - à la culture de façon plus large ensuite, en reprenant certaines apories du temps et la solution que nous en proposons. Les difficultés qui se posent (multiplicité des temps, sens des catégories passé/présent/futur) s'éclairent par un double constat - de multiplicité des relations / multiplicité des temps et - de choix nécessaire (inévitable) d'un temps unique pour pouvoir communiquer. Nous terminons à propos de la question que pose le titre : pouvons-nous penser « ensemble » l'espace et le temps ? Oui, au moins de façon provisoire, dans l'image mentale qui relie l'un à l'autre dans le mouvement. Oui, un instant seulement, en un tiers inclus éphémère, avant que l'on ne « s'arrête ». Souvenons-nous en effet d'Aristote dans la Physique : « il faut s'arrêter ». Seule cette halte permet le discours et la connaissance, et, après elle, nous ne supportons plus la contradiction et le tiers inclus. Mais ce que nous pouvons souligner maintenant c'est le caractère conventionnel, fragile, jamais définitif, de cet arrêt, au sein d'une transhumance infinie, qui sans cesse nous demande de remettre sur le métier nos formulations. Plus généralement, nous proposons de voir dans toute relation un aspect spatial (l'écart qui sépare les deux termes de la relation) et un aspect temporel (le parcours du chemin qui les relie).
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-00540183 , version 1 (26-11-2010)
hal-00540183 , version 2 (26-09-2011)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00540183 , version 1

Citer

Bernard Guy. Penser ensemble l'espace et le temps. 2010. ⟨hal-00540183v1⟩
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