LES ATTITUDES SOCIALES ET POLITIQUES FACE AUX NOUVELLES NUISANCES A PARIS AU DÉBUT DU XIX ème SIECLE
Résumé
Parmi les industries nouvelles qui poussent dans les grandes villes de la fin du XVIIIe siècle, les fabriques d'acides et de leurs dérivés sont les plus toxiques et les plus repérables. Dès lors, les fabricants sont soumis aux pressions et aux procès des voisins qui subissent des dommages et voient leur rente foncière se déprécier. Diverses attitudes sociales et politiques émergent vis-à-vis de ces producteurs de nuisances. Les plus clairvoyants et les plus riches des manufacturiers quittent la capitale pour ses proches faubourgs ; d'autres se barricadent derrière de hauts murs et s'obstinent à produire malgré les agressions. Les maires, nommés par le préfet de la Seine, prennent diversement parti selon le groupe de pression dominant leur commune ; les riverains travaillant dans ces manufactures n'y voient souvent aucun inconvénient. Avec la chimie minérale, Paris est vite devenu le premier centre industriel de l'Europe continentale. L'État, premier consommateur de cette production, intervient pour concilier l'arrogante toxicité industrielle avec la colère rentière. Pour cette gouvernance, il crée le Conseil de salubrité de la Seine en 1802, présidé par le préfet de Police, chargé d'inspecter les manufactures et de conseiller leurs dirigeants pour introduire des perfectionnements tendant à contenir ou à réduire la pollution. Il légifère : en 1806, 1810, 1815 pour encadrer et classer les fabriques jugées dangereuses, incommodes ou insalubres. Première gestion politique du développement. Ce travail se fonde sur les archives du Conseil de salubrité de la Seine déposées à la Préfecture de Police à Paris.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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