Devenir des individus et investissement au travail
Résumé
Le travail est ici considéré d'un double point de vue. Il est tout d'abord appréhendé comme étant intégré dans des rapports sociaux spécifiques. Il en porte l'empreinte notamment en terme de champ d'intervention et de responsabilité mais aussi en terme de reconnaissance. Le travail est en outre lieu d'action et à ce titre il est investi subjectivement. L'auteur analyse donc, comment les individus se forment et se transforment dans l'activité de travail. Le devenir des individus au travail se construit au travers d'un rapport des individus aux autres, aux objets de travail et à eux-mêmes. De ce fait, on ne peut se contenter d'une approche de la socialisation en terme d'identité. En effet, les individus sont producteurs de leur transformation ; la socialisation est toujours ouverte à des opportunités, inachevée, problématique. Elle est fragmentée, déborde les cadres de l'activité de travail. La problématique de Simmel du proche et du distant est ici réintroduite pour montrer la manière dont les individus gèrent leur propre distance aux statuts, aux rôles, aux fonctions et identités, comment ils s'accommodent des différentes expressions de la fermeture sociale. Les groupes professionnels sont analysés à partir de leur place dans les systèmes de travail et de classification. Ils sont pensés en tant que moments de trajectoires variées, et en tant que "partenaires" ou interlocuteurs provisoires. Ils sont provisoires du fait des nouvelles formes d'organisation du travail mais aussi du fait de relations plus distanciées.