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Thèse Année : 2011

THE FAMILY STUDIO

LA FAMILLE-ATELIER

Résumé

In 2005, my 18-months-old son scribbles irreparably on one of my paintings. This is the starting point of a collaborative pictorial process with my children, based on the skills and abilities of each one of us. The resulting paintings and drawings soon raise theoretical reluctance. This body of work seems to need its process being explained and justified to be clearly understood. Three questions are raised by the inquiry, that intend to dissociate this work from mawkishness to bring it to the field of Aesthetics : first, the status of our collaboration has to be compared to other collaborative practices in art history. A study of 17th century paintings shows that subject and creative process are closely linked ; second, several interviews with artists, curators and psychoanalysts lead to the notion of « filial function », which designates the way artists use their children : as sitters, as assistants, or as a material ; last, our family work can be interpreted with regards to the concept of « free association », but also from the ideologically loaded, modernity-related theme of childhood. As my children grow up and bring about changes in our art, the study clearly shows the connexion between the appropriation of children's drawings and the mechanism of colonization. The results allow to see art not only as a crossing of shapes and meaning, but also as a behavioral tank. Far from the anecdotal, the family studio truly shows a new way of structuring art-related labor.
En 2005, mon fils, âgé de 18 mois, gribouille de façon indélébile un de mes tableaux. L'incident me pousse à entreprendre une collaboration picturale avec mes enfants, basée sur nos compétences et spécialités respectives. Les peintures et dessins qui en résultent ne tardent pas à rencontrer des objections théoriques. Il semble que ce travail ne puisse pas être compris sans que son processus d'élaboration soit détaillé et justifié. La réflexion visant à détacher ce travail du sentimentalisme pour le rendre à la sphère esthétique génère 3 questionnements : celui du statut de cette collaboration au regard de pratiques collaboratives repérées dans l'histoire de l'art. Il ressort de l'examen de tableaux du XVIIe siècle que sujet et processus d'élaboration sont étroitement liés ; celui de l'usage que les artistes ont pu faire de leurs enfants : modèles, assistants, matériaux. Il découle de cette enquête, basée sur des entretiens avec des artistes, la notion de « fonction filiale » ; celui du potentiel sémantique de nos productions familiales, considérées comme des associations libres. L'interprétation prend en charge les connotations idéologiques du thème de l'enfance, fondateur de la modernité. À mesure que mes enfants grandissent et font évoluer le travail plastique, l'investigation met en évidence le lien que l'annexion du dessin d'enfant entretient avec les mécanismes de la colonisation. Les résultats permettent d'envisager l'art, non seulement comme un croisement de formes et de significations, mais aussi comme un laboratoire comportemental. La famille-atelier n'est pas qu'une anecdote personnelle, mais bien une nouvelle structuration du travail artistique.
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Identifiants

  • HAL Id : tel-03350427 , version 1

Citer

Philippe Baryga. LA FAMILLE-ATELIER : Les artistes et leurs enfants, essai sur la création inter-générationnelle. Art et histoire de l'art. Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, 2011. Français. ⟨NNT : 2011VALE0018⟩. ⟨tel-03350427⟩
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