Dynamiques de gouvernementalités dans les bureaucraties professionnelles publiques : le cas des établissements publics locaux d’enseignement - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

Governmentality dynamics within public professional bureaucracies: the case of public secondary schools

Dynamiques de gouvernementalités dans les bureaucraties professionnelles publiques : le cas des établissements publics locaux d’enseignement

Larbi Hasrouri

Résumé

In 1985, middle and high public schools become organizations as professional bureaucracies where teachers have a strong autonomy that none control from principals is possible. In 2001, the Constitutional Bylaw on Budget Acts (LOLF) embodies the era for the French state of New Public Management (NPM) and management packages. The public schools have been impacted since 2006 by such packages (objectives contracts, budgets, projects) in order to increase the means of control of principals, who must become middle managers. We analyse this evolution through the concept of governmentality created by Michel Foucault as the government by rationality. This rationality can be political, professional or managerial. This concept is used to understand how the State mobilize both managers and accounting to feed agents in working standards that make easier to endorse objectives. When these standards and values are internalizing by state civils servants, the state does not need to use coercive mechanisms to practice control over its device. Governmentality involves then subtill conducts mixing accounting knowledge and middle managers stimulating confidence and convincing rather than coercing. We mobilize the managerial governmentality theory (Pezet, 2004, Petitet, 2005, Pezet A. et E., 2007, Le Texier, 2011) that we adapted for the public sector mainly through performance indicators in use by principals. Our theory is operationalized through proposals we test by a double approach: The Partial Least Squares method and a principal components analysis. Our results show that principals interviewed use performance indicators in order to lead teachers to report more as they are themselves led to report to their hierarchy. The use of indicators by principals conveys a subtill control-mix guiding teachers' behaviours towards more accountability. Without any possible supervision of the teachers' work, they lean on indicators in order to lead teachers to internalize control within the packages. The pressure principals face from their hierarchy is translated into learning they spread toward teachers.
En 1985, chaque lycée ou collège devient un établissement public local d’enseignement (EPLE), entité de droit public dotée de la personnalité morale. Du point de vue des chercheurs en sciences de gestion, ces EPLE constituent des bureaucraties professionnelles dans lesquelles les enseignants jouissent d’une autonomie telle que cette dernière fait obstacle au contrôle de leur travail par les chefs d’établissement. En 2001, la loi organique portant sur les lois de finances (LOLF) marque l’entrée de l’État dans le New Public Management (NMP) et les dispositifs de gestion. Ces derniers (contrats d’objectifs, budgets, projets d’établissement) irriguent désormais les EPLE à partir de 2006 afin de permettre d’accroître les moyens de contrôle des chefs d’établissement qui doivent se muer en managers de proximité. Pour comprendre cette évolution et la mise en œuvre du contrôle, nous mobilisons le concept de gouvernementalité. Ce néologisme créé par Michel Foucault peut se définir comme le gouvernement par la rationalité. Cette rationalité peut être politique, professionnelle ou managériale. L'objectif de la création de ce concept est de montrer quels savoirs comptables et relais l’État mobilise pour inculquer certaines normes de travail de façon à conduire les agents à accepter des objectifs. Quand ces normes et valeurs sont alors intériorisées par les agents de l’État, ce dernier n'a alors plus besoin d'utiliser mécanismes de coercition pour exercer un contrôle sur son appareil. La gouvernementalité implique donc des procédés subtils qui passent par le savoir comptable et les managers de proximité, pour susciter la confiance des agents et convaincre plutôt que contraindre. Pour comprendre ce phénomène, nous avons recours la théorie de la gouvernementalité managériale (Pezet, 2004, Petitet, 2005, Pezet A. et E., 2007, Le Texier, 2011) adaptée – au secteur public – à travers les indicateurs de performance en usage par les chefs d’établissement. Nous opérationnalisons notre théorie par des corps de propositions que nous testons par une double approche univariée et multivariée. Nos résultats montrent que les chefs d’établissement font usage des indicateurs dans le sens d’un subtil control-mix orientant les comportements vers davantage de reddition de compte. Privés d’une supervision directe du travail enseignant, ils s’appuient sur les indicateurs pour amener les enseignants à intérioriser un contrôle dans le cadre d’un assemblage de dispositifs de gestion. La dimension contraignante des indicateurs à laquelle les chefs d’établissement sont soumis de la part de la tutelle est alors liée à la dimension habilitante qu’ils diffusent auprès des enseignants qui s’y assujettissent.
Fichier principal
Vignette du fichier
these_manuscrit_final.pdf (9.58 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

tel-03140007 , version 1 (12-02-2021)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03140007 , version 1

Citer

Larbi Hasrouri. Dynamiques de gouvernementalités dans les bureaucraties professionnelles publiques : le cas des établissements publics locaux d’enseignement. Gestion et management. Université d'Orléans, 2020. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03140007⟩
176 Consultations
36 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More