Consequences of a repeated social stress applied during the gestation of the sows on the immune system of the piglets
Conséquences du stress social répété appliqué pendant la gestation de la truie sur le fonctionnement du système immunitaire des porcelets
Résumé
Very few data are available concerning the consequences of maternal stress during gestation on the physiology of the progeny after birth in the pig species. However rearing practices expose pregnant sows to various stressors (feed restriction, social stress, lack of space etc). These stressors might have negative effects on growth rate, endocrine reactivity, immune function and susceptibility to diseases of the piglets. Data from rodent studies can be hardly transpose to the pig species due to differences in the foetal development and in the placenta barrier. The aim of the present work were to (1) study the effects of stress during pregnancy on the immune system of the piglets, (2) determine if these effects were due to modifications of the control of immune function by the hypothalamo-pituitaryadrenal axis, and (3) determine the influence of the stage of gestation when stress was applied on the observed effects. A model of repeated social stress was validated as a situation inducing a prolonged state of stress in pregnant sows. The effects of repeated stress, applied either at the beginning or at the end of gestation, on the immune function of the piglets were studied between birth and two months of life of the piglets. Our data show that a prenatal stress during the last third of gestation transiently decreases the T CD4+ / T CD8+ ratio but this modification did not influence the abilities of the piglets to mount a specific immune response to an immunization. The blood lymphocyte proliferative response was increased whereas blood leukocyte numbers were decreased until at least 60 days of life but we could not determine the causes of these modifications. A modification of the endocrine control by the glucocorticoids did not seem to be involved since neither the circulating levels of cortisol nor the sensitivity of the immune cells to their action were affected by prenatal stress. The end of gestation seems to be a period more susceptible to prenatal stress immune effects than early gestation since the application of stress during early gestation did not influence the immune parameters studied. Results of the present work confirm that stress of pregnant sows should be taken into account in the pig production.
Très peu de données existent chez le porc concernant les conséquences du stress de la femelle gestante sur la physiologie de sa progéniture après la naissance. Or les conduites d’élevage actuelles exposent les truies gestantes à différents facteurs de stress (restriction alimentaire, stress social, manque d’espace, etc.). Ces facteurs de stress pourraient induire des effets négatifs sur la croissance, la réactivité endocrinienne, la fonction immunitaire et la susceptibilité aux infections des porcelets. Les données existantes chez les rongeurs sont difficilement transposables chez le porc en raison des différences de développement foetal et de placentation. Les objectifs de la thèse ont été (1) d’étudier les effets d’un stress pendant la gestation sur le fonctionnement du système immunitaire des porcelets, (2) de déterminer si les effets sont liés à une modification du contrôle de la fonction immunitaire par l’axe corticotrope et (3) de déterminer l’influence du moment d’application du stress pendant la gestation sur les effets observés. Un modèle de stress social répété a été validé comme facteur induisant un état de stress prolongé chez la truie gestante. Les effets du stress social répété, appliqué en début ou en fin de gestation, sur le système immunitaire des porcelets ont été étudiés de la naissance à deux mois de vie des porcelets. Nous montrons qu’un stress prénatal pendant le dernier tiers de la gestation diminue le ratio T CD4+ / T CD8+ transitoirement sans que cette modification n’influence la capacité des porcelets à monter une réponse immunitaire spécifique après immunisation. La prolifération des lymphocytes sanguins est augmentée alors que le nombre de leucocytes circulants est diminué par le stress prénatal jusqu’à au moins 60 jours de vie, sans pour le moment savoir précisément quelles sont les causes de ces modifications. Une modification du contrôle endocrinien exercé par les glucocorticoïdes ne semble pas impliquée puisque ni les niveaux circulants de cortisol ni la sensibilité des cellules immunitaires à l’action du cortisol ne semblent affectés par le stress prénatal. La fin de gestation semble être une phase plus sensible que le début de gestation aux effets du stress prénatal sur le système immunitaire puisque l’application du stress en début de gestation n’influence aucun des paramètres immunitaires étudiés. Les résultats de cette thèse confirment l’intérêt de prendre en compte le stress des truies gestantes dans les systèmes d’élevage.