La congestion urbaine en France (1800-1970)
Résumé
La congestion urbaine n'est pas née de l'automobilisme. Elle est consubstantielle à la ville bien avant notre siècle et recouvre alors une palette de problèmes bien plus importante : les encombrements, les embarras, sont dus à la multiplicité des activités associées à l'espace public et ne se réduisent pas à la seule difficulté de la circulation. Ce travail vise, à travers la genèse des embouteillages dans les villes françaises et plus particulièrement dans la capitale qui a longtemps servi de référence quant aux solutions proposées, à comprendre les logiques d'intervention du technique dans l'espace social. Il n'a pas voulu se contenter de traduire une histoire de la congestion du trafic urbain et des solutions de crise qui ont réussi momentanément à réduire ces embarras internes, mais souhaitait mettre en valeur le paradigme de la vitesse comme élément structurant de la politique et de la pratique des transports comme de l'urbanistique. La congestion urbaine est abordée au travers de deux périodes : le XIXe siècle, caractérisé par la traction hippomobile mais qui connaît déjà d'importants problèmes liés à la fermeture de la ville, à sa capacité limitée, et bientôt à la diversification de l'offre de transport et à l'intensification de la circulation ; le XXe siècle, marqué par l'essor de la traction mécanique, l'augmentation et l'allongement des déplacements, l'étalement urbain. Chaque époque apporte ainsi des solutions à la digestion urbaine