« Job, Meursault, Clamence – Les guillemets de l’innocence et de la culpabilité dans la Théorie Mimétique de René Girard » - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2018

« Job, Meursault, Clamence – Les guillemets de l’innocence et de la culpabilité dans la Théorie Mimétique de René Girard »

Résumé

Mimetic Theory distinguishes accusation and guilt. Oedipus is « accused » of having killed his father and committed incest with his mother; it does not mean that he is « guilty ». In the Gospels, a woman is « accused » of adultery; but by declaring « that he who has never sin cast the first stone », Christ makes it clear that this woman is no more « guilty » than those who accuse her. All the Mimetic Theory can then be summarized as a question of quotation marks. When one removes the quotation marks from the word « guilty », when one so speaks of « guilty without quotation marks », one creates victims that one is about to persecute. This article highlights the importance of quotation marks in Girard's analysis of the Book of Job, and the two novels by Camus L’Étranger and La Chute. All of this lead to a question addressed to Mimetic Theory: If « guilty » must always be written in quotation marks, should it not be the same for « innocent »?
La Théorie Mimétique distingue accusation et culpabilité. Œdipe est « accusé » d’avoir tué son père et commis l’inceste avec sa mère ; cela ne signifie pas qu’il est « coupable ». Dans les Évangiles, une femme est « accusée » d’adultère ; mais en déclarant « que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre », le Christ fait comprendre que la femme n’est pas plus « coupable » que ceux qui l’accusent. Toute la théorie mimétique peut donc se résumer à une affaire de guillemets. Lorsque l’on enlève les guillemets au mot « coupable », lorsqu’on parle donc de « coupables sans guillemets », on crée des victimes que l’on s’apprête à persécuter. Cet article met en évidence l’importance des guillemets dans les analyses par Girard du Livre de Job, et des deux romans de Camus L’Étranger et La Chute. Ces analyses débouchent sur une question adressée à la Théorie Mimétique : si « coupable » doit être toujours écrit entre guillemets, ne doit-il pas en aller de même pour « innocent » ?

Dates et versions

hal-04216463 , version 1 (24-09-2023)

Identifiants

Citer

Charles Ramond. « Job, Meursault, Clamence – Les guillemets de l’innocence et de la culpabilité dans la Théorie Mimétique de René Girard ». Cristina ÁLVARES et Maria do Rosário GIRÃO. Théorie Mimétique et études littéraires, Carnets (Revue Électronique d’Études Françaises, Université de Minho, Portugal : AFEP – Association Portugaise d’Études Françaises) 12, 2018, ⟨10.4000/carnets.2412⟩. ⟨hal-04216463⟩
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