Nécessaire rééquilibrage des flux d’information transnationaux
Résumé
Il semble bien loin le temps où, au tout début des années 1990, dans le ciel des chaînes transnationales d’information, Cable News Network (CNN) dominait sans partage. Non seulement la télévision d’Atlanta a vu apparaître, aux États-Unis comme en Europe occidentale, nombre de concurrentes, mais plusieurs autres chaînes, qataries, vénézuéliennes, chinoises ou russes, se sont, sous l’impulsion de leurs gouvernements respectifs, développées depuis la fin des années 1990.
Par-delà leur grande diversité, ces télévisions partagent des objectifs. Elles critiquent toutes, chacune à sa façon, la domination qu’exercent les entreprises de presse occidentales dans le champ de l’information internationale et entendent toutes contrer celle-ci en offrant, par leurs diffusions satellitaires ou leur présence sur le web, des représentations différentes du monde. Non sans susciter des inquiétudes dans les pays occidentaux. Au point qu’en mars 2011 Hillary Clinton, alors secrétaire d’État, n’hésitera pas à déclarer, en évoquant les activités d’al-Jazira, mais aussi des chaînes russes ou chinoises : « Nous sommes dans une guerre de l’information . »
Il n’a, bien évidemment, pas fallu attendre l’essor du satellite pour que soient mises en cause les logiques de domination organisant la circulation de l’information à une échelle mondiale. L’une des étapes essentielles en ce domaine est la critique formulée à l’encontre de ces logiques, dans la seconde moitié des années 1970 et au début des années 1980, par le Mouvement des pays non-alignés, bientôt relayée dans les enceintes de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)…