Stratégie de harcèlement et d’intimidation de militants d’extrême-droite sur Twitter (retour d’expérience personnelle)
Résumé
Le 6 juin 2017, un doctorant algérien en science de l’information et de la communication, inscrit à l’université de Lorraine, au CREM, sous ma direction, a commis l’irréparable en tentant, à coups de marteau, de tuer des policiers français en faction sur l’esplanade de la cathédrale Notre Dame à Paris, répondant aux appels au meurtre lancé depuis la Syrie par Daech. Il n’a pu que blesser un policier à la tête puisque les forces de l’ordre ont réussi à dégainer leur arme et à lui tirer dans les jambes pour faire cesser l’attentat. À ce jour, il est toujours emprisonné, en attente de son procès. L’enquête a révélé qu’il a agi comme un véritable « Pied Nickelé djihadiste », dans l’impréparation la plus totale, au point d’avoir ouvert au petit matin un compte sur la messagerie cryptée Telegram, et d’avoir tenté, en vain, d’y poster une vidéo de revendication, qui n’aurait de toute façon eu aucun écho puisqu’il ne s’était abonné à personne. Face à cette situation inhabituelle pour un enseignant-chercheur, nous avons agi et réagi d’une façon qui s’est révélée porteuse de risques, puisque nous avons été une semaine durant la cible du harcèlement de gens d’extrême-droite et islamophobes.
Un bilan rapide de notre gestion médiatique de l’affaire peut conduire à apposer le qualificatif d’erreur sur notre attitude. Résumons-là brièvement, car elle est à l’origine du harcèlement qui est au cœur de notre étude.