Intellectuel breton et exil intérieur : Roparz Hemon d’une île l’autre ou l’exil du réel
Résumé
Inner exile is the main feature of all nationalists. In the interwar period, indeed, an ideological Brittany took shape in the mist of the Breton nationalist movement, representing a land of inner exile for the militants. During the Occupation period, thanks to German funds, the ideological Brittany was thus embodied in several cultural and economic projects such as radio broadcasts, newspapers, the creation of a Celtic Institute ; the nationalists came back from their inner exile after 1944. Indeed, after the Liberation, some Breton nationalists had to leave Brittany, either by necessity - to avoid prosecution - or by choice, after serving a sentence, or even because they were forced to when they were denied the right to stay in Brittany. One of the most representative cases of this double exile is, undoubtedly, the one of Louis-Paul Nerno, alias Roparz Hemon, who left for Ireland in 1946. From there in 1950 he called on the readers of Breton nationalist journal, and built a genuine programme in an attempt, once again, at leaving this inner exile.
L’exil intérieur est le propre de tout nationaliste. De fait, dans l’entre-deux-guerres, se construit au sein du mouvement nationaliste breton une Bretagne idéologique, qui représente pour les militants une terre d’exil intérieur. Durant l’Occupation, grâce au financement des Allemands, de nombreuses réalisations voient le jour dans le domaine culturel et économique (émissions de radio, journaux, création d’un Institut Celtique...) : la Bretagne idéologique prend corps et devient légale ; les nationalistes sortent de l’exil intérieur jusqu’en 1944. Après la Libération, certains militants sont amenés à quitter le territoire breton, par nécessité pour éviter le procès, par choix après avoir été jugés, par obligation lorsqu’ils sont frappés d’interdiction de séjour en Bretagne. L’un des cas les plus représentatifs de ce double exil est sans doute Louis-Paul Nemo, alias Roparz Hemon, qui s’installe en Irlande en 1946. C’est de là qu’il lance, en 1950, un appel aux lecteurs d’une revue nationaliste bretonne : il constitue un véritable programme pour tenter de sortir une nouvelle fois de l’exil intérieur.
