"Denis Roche : l’un écrit, l’autre photographie, sous la dir. de Luigi Magno, préface par Jean-Marie Gleize, Lyon, ENS Éditions, 2007" (compte-rendu de lecture), Littératures, numéro 57, "Guy Goffette autour des romances sans paroles", 2007, p. 297-299
Résumé
Dans la préface de ce livre, qui a pour origine un colloque sur l’œuvre de Denis Roche à l’ENS, Jean-Marie Gleize souligne combien l’écrivain-photographe préfère se tenir à l’écart de l’exégèse universitaire, tant son écriture-action résiste à la justification théorique et aux stéréotypes. Acte d’écrire plutôt qu’écriture, la trajectoire de Roche est stratégiquement calculée, car en découpant le réel, en recyclant ses fragments, elle déconstruit les processus et les dispositifs. Présent au colloque, Denis Roche livre un texte inédit, destiné à préfacer une monographie sur Irving Penn. Mais l’éditeur américain avait écarté cette contribution « trop française, trop littéraire ». Roche dévoile ses outils critiques, fondés sur la notion d’hortus conclusus, ce jardin inaccessible dans la peinture du Moyen-âge, lieu de délices et de désir. Penn nourrit ses natures mortes de références picturales – à la volupté du siècle d’or, au langage de la lumière du Nord. D’Adolphe Braun à Wols, en passant par Dubuffet, Roche pointe ces vanités contemporaines, mais c’est la fragmentation du réel qui le retient. L’important travail bibliographique réalisé par Luigi Magno, auteur d’une thèse sur Roche, constitue un outil désormais essentiel aux chercheurs sur le sujet.
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