Place de la grammaire dans l'enseignement de l'orthographe chez les professeurs des écoles débutant-es
Résumé
Les programmes scolaires pour l’enseignement du français à l’école invitent à articuler les activités d'étude de la langue aux activités d’oral-lecture-écriture. Comment les professeurs des écoles (PE) débutants se saisissent-ils de cette préconisation ? Les visites de classes effectuées dans le cadre de leur formation montrent que bien souvent cette injonction à “donner du sens” à l’étude de la langue ne va pas de soi. Une forme de tension apparaît entre les objectifs affichés et la réalité des activités de la classe (Garcia-Debanc, Lordat, 2007). Nous examinons cette question à travers l’articulation entre étude grammaticale et orthographe, en nous appuyant sur un corpus d’une dizaine de séances observées (cycle 3). Alors que différents travaux ont montré que les connaissances grammaticales explicites (Nadeau, Fisher, 2011) et la verbalisation de “raisonnements explicites et complets” (Cogis, 2020) favorisent l’apprentissage de l’orthographe par les élèves, que font les PE débutants lorsqu’ils cherchent à (faire) justifier telle marque orthographique ? Appel à la mémorisation, référence à une “règle à appliquer”, explicitation du sens de la phrase, recours aux manipulations ou “raisonnement grammatical” (Vinel, Bautier, 2021)... L’étude du corpus permet de dresser une première typologie des “arguments” utilisés par les PE - elle interroge leur conception de la grammaire et de son enseignement et la portée réflexive de l’activité grammaticale telle qu’elle est vécue.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)