D'immigrés incultes à machos violents : les gangsters de la deuxième génération

Marianne Kac-Vergne (1)

1 CORPUS - Conflits, représentations et dialogues dans l'univers anglo-saxon - UR UPJV 4295

Le film de gangsters connaît un incroyable retour de popularité après la sortie du Parrain (Coppola, 1972, 1974, 1990). La nouvelle vague des années 1980-1990 s'inspire en grande partie des films de gangsters de l'époque classique, permettant d'étudier l'évolution de la représentation de l'ethnicité des gangsters à l'époque contemporaine. Les communautés représentées se renouvellent assez peu : elles concernent le plus souvent les deuxième et troisième générations d'immigrés européens, et dans une moindre mesure les nouvelles populations immigrées et les Noirs. Dans tous les cas, l'ethnicité stigmatisée de l'époque classique fait place à une ethnicité revendiquée. Ce changement signale un virement idéologique au sein d'un genre qui devient de plus en plus bourgeois : les films de gangsters s'écartent de leurs revendications socio-économiques pour revendiquer une masculinité exacerbée, notamment à travers l'identité ethnique. Face à la contestation de la domination masculine, les films de gangsters offrent le fantasme d'une masculinité forte et virile, dont la violence est reléguée, par le biais de l'ethnicité, aux marges de la société dominante. De la première à la deuxième génération de gangsters

Domaines: Sciences de l'Homme et Société

Marianne Kac-Vergne. D'immigrés incultes à machos violents : les gangsters de la deuxième génération. CinémAction, 2012. ⟨hal-03600786⟩