Choisir une école secondaire française à Tunis dans les années 2010 : stratégie sociale d’entre-soi ou liberté de conscience et transmission religieuse ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Histoire de l’éducation Année : 2021

Choosing a French secondary school in Tunis in the 2010s: a social strategy for community-based exclusivity or freedom of conscience and religion?

Choisir une école secondaire française à Tunis dans les années 2010 : stratégie sociale d’entre-soi ou liberté de conscience et transmission religieuse ?

Résumé

What are the expectations of Tunisian and binational families when choosing a French school in Tunisia in the 2010s? How does this educational approach fit into the history of the country? To shed light on the (explicit or implicit) influence of the history of French schools on a family’s educational choices, this article will retrace the manner in which both French schools and Franco-Arab schools in the colonial education system were imposed upon the population. Broadly speaking, French schools appear to offer two main attractions: a prestigious social and cultural enclave on the one hand, and values of modernity and secularity on the other. In addition to the families' desire to enter an exclusive socio-economic circle, this choice can also be explained by their wish to socialize their children in a secular environment. From their point of view, this is a way of circumventing the country's social and religious ponderousness. Indeed, for most of the families interviewed, choosing a French school frees them from the religious obligations linked to supervised practices and from the so-called constraints of Islam in public spaces, and makes religious indifference or atheism acceptable.
Quelles sont les attentes des familles tunisiennes et binationales qui choisissent une école française en Tunisie, dans les années 2010 ? Comment s’inscrit leur démarche dans l’histoire du pays ? Les écoles françaises trouvent leur origine dans le système éducatif colonial où coexistaient un enseignement français et laïque, et un enseignement franco-arabe. L’histoire de ces enseignements, retracée ici, de la période coloniale, jusqu’à la veille de la Révolution tunisienne de 2011, met bien en lumière les éléments susceptibles d’influencer le choix de ces familles. Celui-ci peut certes s’expliquer par la recherche d’un entre-soi socio-économique et culturel, mais il correspond aussi au souhait de ces familles de socialiser leurs enfants dans un environnement laïque, une manière selon elles de contourner les pesanteurs sociales et religieuses du pays. En effet, pour la plupart des familles interviewées, le choix d’une école française permet de s’affranchir des obligations religieuses liées à une pratique encadrée, de se libérer des dites contraintes de l’islam dans l’espace public et de rendre acceptable l’indifférence religieuse ou l’athéisme.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03543209 , version 1 (07-02-2022)

Identifiants

Citer

Émilie Pontanier. Choisir une école secondaire française à Tunis dans les années 2010 : stratégie sociale d’entre-soi ou liberté de conscience et transmission religieuse ?. Histoire de l’éducation , 2021, 155, pp.117-141. ⟨10.4000/histoire-education.6294⟩. ⟨hal-03543209⟩
37 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More