Méthode d’élaboration d’un curriculum ‘éthique’ pour un parcours de Master LEA professionnalisant
Résumé
La mise en place du nouvel ‘arrêté licence’ avec la démarche par compétences [1-2] nous demande de modifier nos pratiques, afin de justifier le bien-fondé et l’adéquation de nos offres de formation avec les besoins socioéconomiques. C’est le moment de nous interroger. Nos formations préparent-elles véritablement nos étudiants aux débouchés visés ? Sinon, comment les faire évoluer afin de cibler les besoins des étudiants passant dans la vie active à l’issue de leur diplôme ? Ce questionnement fondamentalement éthique se positionne à trois niveaux : activités pédagogiques, résultats et curriculum [3]. Grâce aux nombreux travaux sur les pédagogies universitaires, nous disposons de méthodes d’enseignement empiriquement fondées : apprentissage par les pairs, approches par problèmes et par projets, portfolios, classes inversées, intégration des TIC. Les résultats sont aussi très souvent traités en pédagogie universitaire [4]. Enfin, le curriculum a reçu moins d’attention, sans doute en raison de la tendance à vouloir le réduire en ‘programme d’enseignements’ comportant un ensemble de cours plus ou moins cohérent. Or, un curriculum ‘éthique’ inclut aussi « les finalités, les enjeux, le profil de sortie et sa déclinaison en compétences et ressources requises, les choix méthodologiques, la description des dispositifs d’évaluation, et, surtout, la cohérence entre tous ces éléments » [3, para. 10]. Dans cette optique, je décrirai le modèle théorique et méthodologique utilisé pour créer et alimenter un curriculum de master LEA en rédaction technique. À partir de cadres théoriques en linguistique appliquée, en psychologie socioculturelle et en linguistique anthropologique, je décrirai les évolutions apportées au curriculum au cours des dix dernières années pour mieux aider les étudiants à acquérir les compétences professionnelles complexes et multiformes dont ils ont besoin dans le monde du travail. Ce retour d’expérience peut servir de modèle pour monter une offre de formation et remodeler, voire refonder un curriculum.
Références :
[1] Poumay, M., Tardif, J., Georges, F. (Eds.) (2017). Organiser la formation à partir des compétences : un pari gagnant pour l’apprentissage dans le supérieur. Louvain-La-Neuve : De Boeck Supérieur.
[2] Kirchner, J., Trognon, L., Bergeron, J., Cayre, P., Lardon, S., Seguin-Gallois, F. (2011). Compétences et référentiel de compétences en ingénierie territoriale, Projet IngéTerr Auvergne, Série Les Focus PSDR3.
[3] De Ketele, J.-M. (2010). La pédagogie universitaire : un courant en plein développement. Revue française de pédagogie [En ligne], 172. Consulté le 13 décembre 2018 à < http ://journals.openedition.org/rfp/2168 >.
[4]Romainville, M., Coggi, C. (2009). L’évaluation de l’enseignement par les résultats. Bruxelles : De Boeck.