La philosophe à la licorne. Savoir de l’animal et savoir de l’homme dans la Physica de Hildegarde de Bingen - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue RursuSpicae Année : 2020

The Woman Philosopher with the Unicorn. Animal Knowledge and Human Knowledge in Hildegard of Bingen’s Physica

La philosophe à la licorne. Savoir de l’animal et savoir de l’homme dans la Physica de Hildegarde de Bingen

Résumé

Hildegard of Bingen, abbess and mystic of the twelfth century, devotes a significant part of her scientific writings to the animal world. Through the many records of the last four books of her Physica, she studies the fauna according to traditional criteria of presentation. To some extant, she follows informations that could also be found in encyclopaedias and bestiaries, composed and wide spread in Europe through the twelfth and thirteenth centuries. These texts share the same classic and late antique authoritative sources on animals, such as Aristotle, Pliny the Elder, Isidore of Seville and the Physiologus. However, Hildegard seems to take distance from these genres. This article aims to outline her peculiar and personal choices. We show that Hildegard builds for herself an innovative and visionnary autorship figure while recomposing the traditional medieval discourse about fauna in order to reach her own philosophical goal. For example, she tends to leave out the injunctive tone and catechetical purpose of the allegorical writings, as comparisons with the Latin bestiaries could illustrate. Hildegard rather aims for the “subtilities”, invisible and underlying links established between forms of the living world in the universe. In order to do so, the abbess often recomposes the zoological information that was accessible to her. She gives original notices so as to propose to man a way to achieve the knowledge of the natural world which man is not the only owner. Thereby, she draws attention to the role of sight and proposes original models of knowledge throughout the text of the Physica.
L’abbesse et mystique rhénane Hildegarde de Bingen consacre une large portion de l’œuvre scientifique qu’elle compose au milieu du XIIe siècle au monde animal. Dans sa Physica, la faune est abordée, à travers les nombreuses notices des quatre derniers livres, selon des critères de présentation et des informations traditionnelles comparables à ceux des encyclopédies et les bestiaires composés et diffusés aux XIIe et XIIIe siècles en Europe occidentale, et dont les sources remontent aux textes zoologiques antiques et tardo-antiques d’Aristote, de Pline l’Ancien, d’Isidore de Séville et du Physiologus. Toutefois, Hildegarde se démarque des finalités propres à ces genres, en excluant notamment la visée injonctive et catéchétique de l’écriture allégorique, pour y préférer l’étude des « subtilités », liens invisibles et sous-jacents tissés dans le cosmos entre les diverses formes du vivant. En proposant des notices originales et en recomposant l’information zoologique dont elle dispose, elle attire l’attention de ses lecteurs sur une certaine manière d’être au monde, en abordant les modes d’accès à la connaissance du monde naturel, dont l’homme n’est d’après elle pas le seul dépositaire. Soulignant le rôle de la vue dans l’exposé naturaliste et proposant des modèles de savoir au fil de ses descriptions, Hildegarde construit une personnalité d’auteur visionnaire autant qu’elle recompose avec originalité le discours zoologique du Moyen Âge central.
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Citer

Yoan Boudes. La philosophe à la licorne. Savoir de l’animal et savoir de l’homme dans la Physica de Hildegarde de Bingen. RursuSpicae, 2020, La conversation des encyclopédistes, 3, ⟨10.4000/rursuspicae.1321⟩. ⟨hal-03133003⟩

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