La diffusion de la langue-culture romani standardisée dans les écoles roumaines
Résumé
D’un point de vue législatif, la Roumanie a organisé l’enseignement de et dans la langue romani. Le choix du standard proposé par l’Union Internationale des Roms a été fait. Mes premières enquêtes réalisées dans la région du Banat ont montré qu’un certain nombre de paramètres œuvrent contre l’ouverture des classes de romani : le manque de professeurs, la dispersion des enfants roms sur le territoire (avec le débat sur les classes mixtes), l’ignorance et le refus des familles sur lesquelles reposent la demande d’ouverture de classes, les relations intercommunautaires négatives, la discrimination des autorités locales, le manque de légitimité de la langue romani. Certains de ses paramètres qui peuvent se résumer en deux facteurs – l’hétérogénéité linguistique et culturelle des élèves/professeurs roms et la légitimité de la langue standardisée – se rejouent à l’intérieur même de la salle de classe : les professeurs peu nombreux et donc peu formés enseignent une langue culture standardisée dont ils ignorent parfois tout. Par ailleurs, la formation des professeurs doit aussi s’atteler à deux problèmes didactiques majeurs : En premier lieu, comment organiser au sein de la classe l’apprentissage de la langue romani standardisée à partir du roumain langue plus moins maîtrisée par les élèves et à partir des différentes langues romani parlées ou non par les élèves ? Deuxièmement, les discours scolaires sur les Roms (manuels et leçons) fortement homogénéisant d’un point de vue ethnologique, historique et parfois même en rupture avec une réalité multiple vécue par les élèves restent encore à débattre.
