Les Nouvelles régions françaises, fin ou renouveau de la région vidalienne ?
Résumé
La loi n° 2015-29 du 16 janvier 2015 a mis en place un nouveau périmètre des régions administratives en France. Celles-ci ont été réduite en passant de 22 à 15. Leur périmètre s'est donc, pour beaucoup d'entre elles, considérablement élargies en réunissant jusqu'à trois anciennes régions. Cinq ans plus tard, nous proposons non pas de revenir sur ce découpage en lui-même, mais de tenter de nous questionner sur le changement de paradigme dans la lecture géographique des « régions » et, par là, dans les soubassements idéologiques qui ont présidé à cette réorganisation. Est-ce, au fond, une vision nouvelle du « régionalisme » qui est présenté par cette réforme, ou bien peut-on trouver, dans l'histoire, et en particulier dans l'histoire de la géographie, des prémisses de ce mouvement ? Toute réforme territoriale a pour fondement un acte politique et, par-là, un acte qui a des fondements idéologiques sous-jacents. L'organisation territoriale de la République, la modification des périmètres territoriaux, leurs délimitations de compétences, les règles d'exercice du pouvoir et ses limites répondent à des objectifs politiques. On ne peut que se souvenir, ici, des propos d'Yves Lacoste sur l'aménagement du territoire : « de nos jours, disait-il en 1976, l'abondance des discours qui traitent de l'aménagement du territoire, en termes d'harmonie, d'équilibre meilleurs à trouver, sert surtout à masquer les mesures qui permettent aux entreprises capitalistes, surtout aux plus puissantes, d'accroître leurs bénéfices. Il faut se rendre compte que l'aménagement du territoire n'a pas pour seul but de maximiser leur profit, mais aussi d'organiser stratégiquement l'espace
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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