Le cuivre extrait à l'EDTA dans les sols de France. Probabilités de carences et de toxicités selon la BDAT
Résumé
L'analyse du cuivre extrait par l'action d'une solution d'acétate d'ammonium en présence d'EDTA (CuEDTA) sur un échantillon de terre est faite régulièrement en France. Ces analyses sont demandées par les agriculteurs pour juger des risques de carences en zones pédo-géochimiquement sensibles ou pour estimer l'état de contamination des sols sous vignes. Grâce aux 174.000 résultats d'analyse rassemblés dans la "base de données des analyses de terre" (BDAT) des cartes ont pu être réalisées, par cantons, pour juger de la répartition des teneurs faibles, supposées signaler des dangers de carences pour les cultures les plus sensibles comme les céréales. D'autres cartes présentent la localisation des teneurs relativement élevées faisant apparaître nettement les grands secteurs viticoles. Des indices de pression anthropique ont été définis pour la viticulture (IPAV) et pour l'élevage porcin (IPAP) puis calculés par cantons. Les valeurs de ces indices ont été confrontées à des valeurs statistiques de CuEDTA (quartiles supérieurs) dans deux régions l'une viticole (Bordelais et aire d'appellation Cognac), l'autre pratiquant l'élevage porcin intensif (sept départements du Grand Ouest). Les corrélations sont bien meilleures pour les indices IPAV que pour les indices IPAP. La BDAT, malgré ses imperfections (vastes secteurs non renseignés), permet d'avoir une vue d'ensemble sur l'état des sols français en ce qui concerne l'oligo-élément cuivre. Les secteurs où se situent les plus fortes probabilités de carences sont clairement localisés. On constate que les sols agricoles de Bretagne ne connaissent plus ces risques tout en demeurant encore fort éloignés des niveaux admis comme seuils de toxicité.