La valorisation agricole de l'eau des lacs collinaires : cas du lac collinaire Kamech (Tunisie)
Résumé
Pour répondre à l’objectif de valorisation et de gestion optimale de l’eau des lacs collinaires en Tunisie, nous avons déterminé, pour le lac Kamech situé au Cap Bon (frange humide du semi-aride tunisien), la demande climatique, les besoins en eau du blé et de la tomate ainsi que les périodes et les intensités des déficits hydriques pour ces deux cultures. La stratégie suivie s’est basée sur deux approches : i)une approche régionale par la caractérisation climatique de la région d’étude \; la caractérisation climatique s’est basée sur l’analyse fréquentielle des températures, des précipitations, de l’évapotranspiration de référence et du bilan hydrique agroclimatique \; ii) une approche expérimentale locale qui a consisté à déterminer l’évapotranspiration réelle de la tomate et du blé conduits selon la stratégie adoptée par un agriculteur du site étudié. Les résultats ont montré que les deux approches aboutissent à une différence dans l’estimation des besoins en eau. En effet, l’approche régionale conduit à des besoins en eau supérieurs aux consommations enregistrées au cours du suivi des deux cultures. Cela confirme que la stratégie adoptée par les agriculteurs expose les plantes à des conditions hydriques restrictives malgré la proximité d’une ressource en eau. Les deux approches ont aussi permis de souligner le poids des caractéristiques locales pour la détermination de la demande climatique et des besoins en eau des cultures et la difficulté d’extrapolation d’une région à une autre. L’évaluation de la consommation en eau du blé et de la tomate a mis en évidence l’importance des déficits hydriques pour les 2 cultures et par conséquent la nécessité d’une irrigation complémentaire pour le blé et d’une meilleure gestion de l’irrigation pour la tomate.