Comparaison entre gestes et Signes en Italie: premiers pas. - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2008

Comparison of gestures and signs in Italy: a first approach

Comparaison entre gestes et Signes en Italie: premiers pas.

Confronto tra gesti e segni in Italia: primi tentativi

Résumé

Harlan Lane [2005] affirme que les appartenants au «monde des sourds» (qui est plus restreint que la «communauté sourde», c'est-à-dire toutes les personnes qui n’entendent pas) sont un groupe ethnique puisque les sourds partagent des usages, une structure sociale, une langue (la Langue des Signes - LS), des formes artistiques, une Histoire, un nom collectif, des normes de comportement, des valeurs et des connaissances, et, de plus, ils ont le sentiment d’appartenir à une même communauté. Il existe donc une «culture sourde», constituée d’un assez petit nombre de personne (en Europe, la «communauté sourde» compte environs 0,1% de la population, et touts les appartenants à cette communauté ne font pas partie du «monde des sourds»). Cette culture (quel que soit le pays où elle est disloquée) est minoritaire par rapport à celle des entendants du même pays. Quand deux cultures (avec des langues différentes) cohabitent dans une même zone géographique, on assiste souvent au passage de mots d’une langue à l’autre. C’est par exemple le cas de Alghero (zone de la Sardaigne), longtemps dominée par les catalans et où l’on parle un dialecte italo-espagnol. Ces prêts linguistiques se font normalement (mais pas obligatoirement) de la langue de la culture majoritaire vers celle de la culture minoritaire. Contrairement aux langues parlées, qui se basent sur la modalité phono-acoustique (de la bouche aux oreilles), les LS ont la particularité de se baser sur la modalité visuo-gestuelle (du corps - mains, expressions faciale, etc. - aux yeux). Or, tandis qu’il semble évident que les prêts linguistiques se fasse entre deux langues basées sur la même modalité (ex: l’Italien parlé et le Catalan parlé), il est moins évident que ceci puisse advenir entre langues différentes comme celles vocales (LV) et les LS. Toutefois, cet obstacle peut-être (momentanément) contourné en prenant en considération le fait que les entendants peuvent, eux-aussi, communiquer en modalité visuo-gestuelle à travers le langage gestuel (LG). Ceci est particulièrement vrai en Italie, dont les habitants sont souvent définit à l’étranger comme des «gigoteurs» et dont la culture est, selon Kendon [1995], «gesture prominent». Une comparaison préliminaire entre LS italienne (LIS) et LG italien (LIG) a été mit en place en confrontant le «Dizionario elementare bilingue della Lingua Italiana dei Segni» [Radutzky, 2001] et le «Gestionario» [Poggi et Magno Caldognetto, 1997]. Les paramètres sur lesquels on s’est basé sont la forme du Signe par rapport au geste (qui peut-être identique, semblable ou différente) et la signification du Signe (identique, semblable, différente ou opposé/contraire), toujours par rapport au geste. Le croisement de ces deux paramètres a permis de mettre en évidence quatre types de relations entre Signes et gestes: identicité, homologie, antonymie et analogie (cfr. tableau ci-dessous). signification signification signification identique ou semblable différente opposée/contraire forme identique ou semblable IDENTICITÉ HOMOLOGIE ANTONYMIE forme différente ANALOGIE absence de relation Les explications de la présence de ces relations sont multiples, liées à l’iconicité des gestes et des Signes mais aussi, dans d’autre cas, à la présence de prêts linguistique entre LIS et LIG. Lorsqu’un entendants «naïf» (c'est-à-dire qui ne connais pas de LS) observe un discours en LS, il a du mal même seulement à comprendre quel est l’argument dont on parle (ou plutôt on signe). Ceci est du au fait que les discours en LS ne sont pas «transparentes». Toutefois, si on prend les Signes de façon isolée, hors contexte, certains résultent être plus transparents que d’autres [Mazzoni, 1995; Grosso, 1997; Pizzuto, Volterra et Boyes-Braem, 1998]. L’hypothèse qui est ici formulées est que, si un Signe est lié par une quelque relation avec un geste, son degré de transparence sera influencé par le type de relation présent. Ainsi, si la relation est l’identicité le Signe sera transparent, si c’est l’homologie ou l’analogie il sera fumeux (probablement ici aussi deux degrés seront nécessaire), et si c’est l’antonymie il sera obscure. Cette première comparaison et les hypothèses qui en sont dérivées ne sont que les premiers pas vers un projet de recherche plus vaste, orienté vers la comparaison des LS et des LG autant en France qu’en Italie et, aussi à la comparaison entre LS, LG et LV (de façon spécifique les expressions idiomatiques typiques de l’Italien et du Français) [Bianchini et Castelli, 2008]. Ces premiers pas ouvrent une série de questions, comme par exemple: -quel système (SignWriting, notation de Stokoe, HamNoSys, dessins fléchés, films notés…) utiliser pour représenter les Signes et des Gestes et, surtout, pour pouvoir faire une comparaison minutieuse des deux? -comment établir si c’est le LG qui a «prêté» un terme à la LS ou vice-versa? -quels paramètres doivent être en commun pour considérer comme semblables un Signe et un geste? comment évaluer le «poids» de ces différents paramètres pour déterminer la différence entre des Signes et des gestes? A ces questions, comme à beaucoup d’autres, on espère donner une réponse dans un futur pas trop lointain. Bibliographie essentielle: BIANCHINI C.S., CASTELLI M. [prévu en 2008]: De la communication entre entendants à celle entre sourds: analyse des prêts linguistiques intra- et trans-modaux entre langage gestuel, langue vocale et Langue des Signes en Italie [dans AA.VV., Actes du II Colloque International d’AFLiCo (Lille 10-12/05/07)], Cognitext, Lille. GROSSO B. [1997]: Gli udenti capiscono i Segni dei sordi? [dans M.C. CASELLI, S. CORAZZA, LIS: Studi, esperienze e ricerche sulla Lingua dei Segni in Italia, p. 79-86], Edizioni del Cerro, Tirrenia. KENDON A. [1995]: Gesture as illocutionary and discourse structure markers in Southern Italian conversation [dans Journal of Pragmatics n° 23, p. 247-279]. LANE H. [2005]: Etnicità, Etica e Mondo dei Sordi, communication à la Conferenza Internazionale “Signa Volant” (Milano, 24/06/05), Milano. MAZZONI L. [2001]: Indagine sulla comprensione del segnato [dans M.E. FAVILLA, Comunicazione e sordità – Atti della giornata di studio (Pisa, 6/10/01), p. 43- 56], Edizioni Plus Università di Pisa, Pisa. PIZZUTO E., VOLTERRA V., BOYES-BRAEM P. [1998]: Come sordi e udenti stranieri comprendono i segni della LIS [dans L’educazione dei sordi n° 1, p. 45-60]. POGGI I., MAGNO CALDOGNETTO E. [1997]: Un corpus di gesti simbolici [dans I. POGGI, E. MAGNO CALDOGNETTO, Mani che parlano, p. 175-190], Unipress, Padova. RADUTZKY E. (ed.) [2001]: Dizionario bilingue elementare della Lingua Italiana dei Segni, Edizioni Kappa, Roma.

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Linguistique
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02554489 , version 1 (25-04-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02554489 , version 1

Citer

Claudia S. Bianchini. Comparaison entre gestes et Signes en Italie: premiers pas.. Atelier des doctorants à Linguistique St. Denis, Université de Paris 8, Feb 2008, Paris 8, France. ⟨hal-02554489⟩
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