Libérer le care ?
Résumé
Dans cet article, nous proposons quelques jalons pour libérer le care 1) des divisions entre les disciplines académiques qui en désarticulent les différents niveaux : le travail, l’éthique et le politique, 2) de l’hostilité des élites qui pensent que l’éthique est leur domaine réservé et non celui de travailleurs subalternes, 3) en lui donnant le statut d’un paradigme pour penser les relations qui engagent, pour l’étendre aux relations à distance, 4) puisque l’envers de l’éthique du care est l’irresponsabilité, il s’agit aussi de libérer cette éthique de qui l’empêche de se développer à la racine même de nos existences, dans nos modes d’éducation des enfants. 5) Ensuite, il s’agit de le libérer du mercantilisme, de la marchandisation des émotions qui agissent directement sur les processus de subjectivation et représentent un obstacle de taille à une société du care. 6) Enfin, grâce aux savoirs situés et aux théories du point de vue, il s’agit de libérer le care de l’invisibilité auquel le condamne une science objectiviste (andro et eurocentrée), qui méprise la sensibilité et les affects et écrase les singularités.
Une version différente de ce texte avait été publiée en introduction au recueil Gilligan, Hoschild, Tronto, Contre l'indifférence des privilégiés. A quoi sert le care. Payot, 2013
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)