Representing Violence in Lionel Asbo by Martin Amis: ‘Extremely Lout and Incredibly Gross’
Résumé
The purpose of this paper is to probe into the representation of violence in Martin Amis’s novel, so as to uncover the mechanisms whereby Amis’s excessive, oralised and transgressive language conveys the violent experience in its forceful impact, which is brought to the reader through symbolic means. Amis’s idiosyncratic anti-hero, Lionel Asbo, plays the role of a catalyst of violence in a novel where incest, teenage pregnancy and dodgy dealings have become the rule in a ghettoized London. But beyond the representation of ubiquitous forms of social violence, however, it is Amis’s own idiosyncratic style that introduces transgressive violence into the novel, as it allows for an imagined London underworld to surface in the text. This presentation will analyse the textual devices responsible for the effects of violence in the novel, their connection to the representation of the failure of social and symbolic links, and the rhetoric of excess which muscles them up. The question of the reception of textual violence will underscore our analyses, which will focus on the way the text holds the reader a hostage to its fictional apparatus.
Il s’agira, dans cette analyse de la représentation de la violence dans le roman de Martin Amis, de mettre à jour les mécanismes par lesquels l’écriture d’Amis, parce qu’elle est excessive, oralisée, transgressive grammaticalement et syntactiquement, réussit à prélever quelque chose de l’ordre d’un réel de l’expérience violente, qu’elle nous permet d’approcher par le biais du symbolique. Le traditionnel anti-héros amisien, Lionel Asbo, joue dans ce roman éponyme le rôle de catalyseur de la violence, dans un Londres ghettoisé où l’inceste, les grossesses adolescentes et les trafics louches en tout genre sont la règle. Au-delà de la representation d’une violence sociale indéniable, c’est l’excès même de l’écriture d’Amis qui introduit de la violence dans le texte en la faisant remonter des profondeurs des bas-fonds londoniens vers la surface de l’écriture, pour la faire affleurer à même la représentation. On s’interrogera dans cette communication sur les mécanismes textuels qui se trouvent à la source des effets de sens violents produits par la représentation amisienne d’une Angleterre contemporaine où les liens sociaux et symboliques sont flottants, et sur la contribution de la rhétorique de l’excès qui caractérise le roman à son économie violente. On ne manquera pas de poser la question de la réception de cette violence de la représentation par le lecteur que le texte retient en otage pour mieux jouer avec ses attendus fictionnels.