Power to Act and Operational Leeway
Pouvoirs d'agir et marges de manœuvre
Résumé
The notions of Operational Leeway and Power to Act are often used as synonymous. Therefore, it is necessary to specify their relationships. Clinical
approaches to work activities in psychology share with ergonomics a point of view according to which interventions must necessarily be anchored into the complexity of work situations, with the collaboration of various professionals. In order to better understand the developmental processes of professional activity, and the obstacles to these processes, Wisner borrowed from the activity theories of Vygotsky and Léontiev. The examination of relationships between Operational Leeway and Power to Act questions the conception of activity development, which has been put forward by ergonomists and psychologists. We discuss the links between subjectivity, activity and development, and the fact that organizational, individual, and collective operational leeway take their source in the development of the powers to act. The operational leeway thus gained could become instrumental in further developing powers to act in the subject’s activity. However, workplace interventions must be thought of as means to foster professional debates concerning different ways to think about, and act upon, operational dilemmas at work.
Les concepts de marges de manoeuvre et de pouvoir d’agir sont souvent utilisés comme des synonymes d’où la nécessité d’examiner leurs liens. La clinique de l’activité en psychologie du travail partage avec l’ergonomie de l’activité le point de vue selon lequel l’intervention doit nécessairement s’ancrer dans la complexité des situations de travail, avec la collaboration de ses différents professionnels. C’est aussi pour mieux comprendre les processus de développement de l’activité des professionnels, et leurs empêchements, que Wisner empruntait aux théories de l’activité de Vygotski et Léontiev. L’examen des rapports entre pouvoir d’agir et marges de manoeuvre interroge la conception du développement de l’activité mobilisée tant du côté des ergonomes que des psychologues. Ce sont alors les liens entre subjectivité, activité et développement qui sont discutés. Au bout du compte, le développement des marges de manoeuvre organisationnelles, individuelles et collectives prennent leur source dans le développement des pouvoirs d’agir dans l’activité des différents protagonistes de l’organisation du travail. En retour, ces marges de manoeuvre élargies peuvent potentiellement devenir des instruments du développement des pouvoirs d’agir dans l’activité du sujet. Mais alors l’intervention dans les milieux de travail doit être pensée comme un moyen d’instituer des débats professionnels sur les différentes voies d’agir et de penser les dilemmes de métiers.