Du statut fonctionnel de l'infinitif régi par un verbe de perception - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Sciences pour la communication Année : 2010

Du statut fonctionnel de l'infinitif régi par un verbe de perception

Résumé

Pour ce travail, nous nous sommes intéressé aux constructions infinitives régies par un verbe de perception, désormais Infinitives de Compte rendu de Perception (ICP). Le segment entre crochets dans "J’entends [les oiseaux chanter]" en constitue un exemple canonique, où l’infinitif suit le syntagme nominal dont il est prédiqué. À nos yeux, l’intérêt de ces structures réside dans le paradoxe émergeant de leur analyse : d’un côté, les approches sémantico-logique et cognitive montrent respectivement que les ICP sont des unités propositionnelles constituant l’argument final d’un prédicat divalent et que la perception engagée est celle d’un événement saisi dans sa globalité, lecture que nous défendons dans le cadre de la théorie des Événements individuels d’Higginbotham (1984), directement issue de la Sémantique des situations de Barwise (1983) ; d’un autre côté, l’analyse syntaxique désigne uniquement le syntagme nominal postverbal (SN2) comme objet direct du verbe de perception, l’infinitif occupant ainsi dans la complémentation du verbe recteur une position n’étant prévue ni par sa grille thématique ni par son schéma actanciel. Dans la littérature, les analyses les plus répandues font de l’infinitif soit un deuxième complément direct – voir, par exemple, Moignet (1973), Bresnan (1982) et Mel’Čuk (2003) –, soit un prédicat de l’objet – voir, notamment, Blanche-Benveniste (1991) et Guimier (1999). D’autres hypothèses, quoique plus isolées, vont aussi dans ce sens : Furukawa (1996) analyse l’infinitif comme le noyau d’une prédication seconde, Wilmet (1998) comme une apposition directe sans pause et Muller (2000) comme un accroissement actanciel. Or, assigner l’une ou l’autre de ces fonctions à l’infinitif revient à renforcer le paradoxe précédent, puisque la syntaxe postule deux compléments quand la sémantique ne pointe qu’un argument. Notre objectif, par conséquent, est de dépasser ce décalage en proposant une lecture des ICP qui conciliât leurs caractéristiques syntaxiques avec leurs propriétés sémantiques d’une part, avec la valence et la transitivité des verbes de perception d’autre part. Pour ce faire, nous défendrons l’hypothèse que l’infinitif ne doit pas être analysé indépendamment de SN2 en termes de catégorie ou de fonction syntaxique mais qu’il doit être considéré comme faisant partie intégrante de l’unique actant complétif direct du verbe de perception.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02288107 , version 1 (13-09-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02288107 , version 1

Citer

Fabrice Marsac. Du statut fonctionnel de l'infinitif régi par un verbe de perception. Sciences pour la communication, 2010, n° 90, p. 165-184. ⟨hal-02288107⟩

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