Les élections municipales en Italie : entre personnalisation, stabilisation de l’exécutif, coalitions et dé-nationalisation de la compétition
Résumé
Les élections municipales en Italie ont dans une très large mesure ouvert la voie à beaucoup des développements les plus marquants des institutions italiennes depuis 1993, mais aussi aux bouleversements permanents qu'a connu le système partisan italien depuis la même époque. En effet, les élections municipales ont été les premières en Italie à organiser l'élection directe du chef de l'exécutif local, et donc à promouvoir des logiques de personnalisation et de « présidentialisation de la vie politique » présentes dans l'ensemble des démocraties consolidées, mais particulièrement prégnantes dans le cas de l'Italie. Comme le note ainsi Annick Magnier, l'Italie s'est positionnée à l'avant-garde d'un mouvement plus général, celui de l'élection directe du maire. Ces développements institutionnels ont profondément changé le rôle du maire en lui donnant une prééminence nouvelle, mais les dynamiques institutionnelles municipales ne peuvent pas être dissociées des dynamiques électorales qui ont bouleversé le système partisan depuis 1993 de façon générale. Ce chapitre précisera d'abord brièvement les modalités du système électoral en vigueur pour les élections municipales en Italie dans les régions à statut ordinaire. Il reviendra ensuite sur les trois grands phénomènes caractérisant désormais la compétition électorale municipale en Italie en revenant sur le phénomène des primaires et sa généralisation, sur la stabilisation des exécutifs municipaux, et sur les dynamiques de coalition et de dé-nationalisation qui ont caractérisé la compétition municipale depuis 1993.
Domaines
Science politique
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